🚨🚨🚨 COP30 : l’Union européenne reconnaît que la crise climatique est aussi une crise sanitaire
- oliviertoma
- 22 oct.
- 4 min de lecture
Lundi 21 octobre 2025, lors de la réunion du Conseil de l’Union européenne (configuration Environnement) à Bruxelles, les ministres européens ont validé les conclusions préparatoires : elles constitueront la position de négociation de l’UE pour la 30ᵉ conférence des Parties à la Convention‑cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) qui se tiendra à Belém (Brésil) du 10 au 21 novembre 2025. Consilium
Plus qu’un simple jalon diplomatique, cet accord prend une dimension stratégique pour le secteur de la santé — car le changement climatique, jusque-là considéré comme un enjeu principalement environnemental, est explicitement présenté comme un facteur de risque pour les soins, la qualité de vie et les systèmes de santé. Ainsi, les établissements de santé, les industriels, les acteurs RSE ne peuvent plus rester spectateurs.
Ce que disent les conclusions (extraits clés)
Le Conseil affirme « sa profonde préoccupation » devant l’augmentation continue des gaz à effet de serre, la multiplication des événements climatiques extrêmes, l’élévation du niveau de la mer… et considère que « le changement climatique est une menace existentielle pour l’humanité, les écosystèmes et la biodiversité ». Table Media+2Table Media+2
L’objectif de 1,5 °C est réaffirmé, et le document souligne que le temps presse : « any further delay in concerted global action will miss a brief and rapidly closing window ».
L’UE se fixe des priorités concrètes pour COP30 :
renforcement de l’ambition des réductions d’émissions globales ;
accélération de la transition énergétique (tripler la capacité d’énergies renouvelables, doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030) ;
montée en puissance de l’adaptation, notamment via des indicateurs dédiés (« adaptation indicators ») pour mesurer les progrès. Valtioneuvosto+1
Le texte mentionne également l’importance de la finance climat (« climate finance mobilisation ») pour soutenir les pays en développement.
Pourquoi cela concerne directement la santé & la RSE
Même si le document s’adresse globalement à l’économie et à l’environnement, trois implications importantes pour les acteurs santé émergent clairement :
Adaptation = qualité & continuité des soins: La mention explicite d’« adaptation » avec des indicateurs signifie que les pays, les régions et potentiellement les établissements devront rendre compte de leur capacité à faire face aux vagues de chaleur, phénomènes extrêmes, stress hydrique ou qualité de l’air détériorée. Pour un hôpital, une clinique, un EHPAD, cela implique : continuité électrique, aléas climatiques, infrastructures résilientes — autant d’éléments qui relèvent de la gestion des risques et de la RSE.
Décarbonation et achats responsables comme levier de performance: En fixant l’ambition « tripler renouvelables / doubler efficacité », l’UE place la transition énergétique au cœur de la compétitivité à venir. Dans le secteur santé, cela se traduit par : consommation d’énergie, chaines d’achat, gestion des déchets, infrastructures (hébergement, climatisation). Ceux qui prennent le virage tôt pourront anticiper les contraintes et aller vers l’innovation (bâtiments bas-carbone, énergies renouvelables sur sites, gestion intelligente).
Santé des populations et pressions croissantes: Le lien entre climat & santé est de plus en plus explicite : températures extrêmes, qualité de l’air, déplacements de vecteurs, insécurité alimentaire… Toutes ces variables influent sur la demande de soins, la pression sur les systèmes et les inégalités en santé. La RSE doit donc intégrer ce prisme « éco-santé ». L’accord européen fait donc de la « santé » une dimension à considérer indirectement dans la politique climatique.
À quoi vos organisations doivent se préparer maintenant
Voici trois pistes d’actions concrètes pour que votre établissement ou entreprise santé prenne le bon virage :
Audit énergie & résilience : identifiez les « zones critiques » (bloc opératoire, data-centre, climatisation, isolation ) et planifiez un audit rapide pour mesurer : consommation actuelle, potentiel d’énergies renouvelables (toit, parking, ombrage), continuité en cas de canicule ou de coupure. Intégrez un indicateur de suivi dans votre rapport RSE/qualité.
Achats & critères de transition : réévaluez une catégorie d’achat stratégique (ex : dispositifs à usage unique, textile, restauration, SI) et introduisez des critères comme : « émissions carbone facturées », « efficacité d’usage », « durabilité ». Cet exercice vous positionne comme acteur proactif.
Intégration santé-climat dans la stratégie qualité : formalisez un module « impacts climatiques sur la population & continuité des soins » dans votre plan qualité ou RSE. Exemple : “vague de chaleur → surcharge urgences → gestion fluide des accès climatisés”. Cela crée une symbiose entre RSE, adaptation et qualité.
En conclusion provisoire
Je le vois tous les jours : trop d’acteurs santé considèrent encore la RSE comme un « ajout », un joli supplément. Mais avec ces conclusions européennes, le cadre change : la transition climatique et la résilience sont désormais des éléments structurants de la stratégie santé. Vous avez donc une opportunité : celle d’être référent crédible pour vos patients, vos partenaires, vos financeurs. Non pas « répondre », mais « anticiper». Et c’est souvent plus rentable à long terme.

Sources
Conseil de l’UE – Réunion Environnement, 21 octobre 2025 – Communiqué de presse « COP30 : Council sets EU position for the climate conference in Belém ». Consilium
IEU-Monitoring – « EU Council sets EU position for the COP30 climate conference in Belém ». 22 oct. 2025. Insight EU Monitoring
Finland Ministry of the Environment – Press release, 20 oct. 2025. Valtioneuvosto
CAN Europe – Lettre aux ministres Environnement, 10 oct. 2025. CAN Europe



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