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  • Transition écologique : l’argent coule… mais ne ruisselle pas encore jusqu’à la santé

    Chaque automne, un rapport passe souvent inaperçu du grand public, mais il dit tout : combien la France investit vraiment dans la transition écologique. Cette année, la SPAFTE 2025 (Stratégie Pluriannuelle des Financements de la Transition Écologique) est parue dans une relative indifférence. Et pourtant, elle fixe la trajectoire : 48,9 milliards d’euros de dépenses publiques en 2026 , soit 2,8 milliards de plus qu’en 2025. L’État met donc la main à la poche, et les opérateurs suivent : AFD, ADEME, agences de l’eau, SNCF Réseau, bailleurs sociaux… Les tuyaux sont pleins, les fonds disponibles.Mais une question demeure : où va cet argent, qui en bénéficie vraiment, et comment mesure-t-on les résultats ? Un labyrinthe budgétaire aux effets dilués Le rapport est clair : l’essentiel des investissements doit désormais venir du privé — 82 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2030 , dont 69 milliards issus des acteurs économiques . L’État n’a plus les moyens de tout financer : son rôle est d’orienter, d’inciter, de garantir. Mais entre aides fiscales, subventions, avances, dispositifs européens et plans régionaux, la cartographie des financements ressemble à un labyrinthe administratif . Et dans ce dédale, les établissements de santé se perdent . Hôpitaux publics, cliniques, EHPAD, ESAT, MAS, structures médico-sociales… Tous pourraient accéder à des aides : rénovation énergétique, achat d’équipements sobres, gestion de l’eau, réduction des déchets, formation à la RSE. Mais chacun dépend de dispositifs différents, selon son statut, son territoire, son réseau ou sa tutelle. Résultat : les plus petits restent sur le bord du chemin , faute de temps, d’ingénierie, ou simplement de lisibilité. Quand l’intention dépasse l’impact La France a inventé un outil remarquable : le Budget vert , qui classe chaque dépense publique selon son impact environnemental. En théorie, il permet d’orienter l’argent vers les projets les plus vertueux. En pratique, il reste trop éloigné du terrain. Le rapport le dit en filigrane : on sait combien on dépense, mais pas assez ce que cela change concrètement . Combien d’émissions évitées ? Combien de ressources économisées ? Combien de pratiques modifiées ? Ces réponses manquent encore. Et c’est précisément là que le secteur de la santé peut jouer un rôle décisif : celui de territoire d’expérimentation et de mesure . Car la santé, par nature, sait évaluer : elle mesure, trace, compare, ajuste. Si l’on appliquait la même logique à la transition, on avancerait beaucoup plus vite. Trois leviers — et un bonus — pour que la santé prenne sa part 1. Former massivement, partout, tout le monde Aucun plan de transition ne réussira sans un plan massif de formation .Former les directeurs à piloter la RSE, les acheteurs à évaluer les externalités, les soignants à éco-concevoir leurs actes, les ingénieurs à réduire les consommations d’eau et d’énergie. Aujourd’hui, les financements existent ,mais le savoir-faire manque . On investit dans des pompes à chaleur, des LED, des véhicules électriques… sans former ceux qui en assureront la maintenance, le suivi ou la pertinence d’usage.C’est un non-sens. La première brique de la transition, c’est la compétence. 2. Créer un guichet unique pour la santé durable Face au maquis des dispositifs, la solution est simple : un guichet unique “santé & transition” .Une porte d’entrée claire, commune à tous les statuts, tous les territoires, toutes les tailles d’établissement. Un guichet qui dirait : “voici les aides auxquelles vous avez droit, selon votre situation”. Un tel outil éviterait les doublons, accélérerait les dépôts de dossiers, et surtout, donnerait de la visibilité à ceux qui veulent agir. Car les directions d’établissement n’ont pas besoin de plus de réglementations : elles ont besoin de clarté et d’accès . 3. Financer l’éco-conception des parcours de santé Le rapport met beaucoup l’accent sur le bâti et les infrastructures. C’est nécessaire, mais pas suffisant.La véritable révolution, c’est de penser en termes de parcours . Réduire les hospitalisations évitables, limiter les transports inutiles, éviter les redondances d’examens, privilégier l’hospitalisation à domicile (HAD) quand c’est possible.Chaque acte, chaque déplacement, chaque prescription a une empreinte carbone, énergétique, hydrique. Éco-concevoir les parcours , c’est mieux soigner en dépensant moins, humainement, économiquement, écologiquement. Bonus : mesurer l’empreinte hydrique, piloter un “Plan Vert” L’eau est la grande oubliée de la transition en santé.Chaque établissement devrait mesurer son empreinte hydrique , publier ses résultats, et viser une réduction de 30 % d’ici 2030 .Ce n’est ni complexe, ni coûteux : c’est un levier immédiat, mesurable, mobilisateur. On pourrait même aller plus loin : tester, à l’échelle d’un bassin de population , un “Plan Vert pour l’urgence climatique” , combinant gestion de l’eau, de l’énergie, des déchets et des achats responsables.L’impact serait concret, visible, reproductible. De la dépense à la transformation La SPAFTE 2025 montre que les moyens existent . Ce qui manque désormais, c’est la cohérence et l’évaluation .Former, orienter, éco-concevoir, mesurer : voilà le vrai quadriptyque de la réussite. Le secteur de la santé, souvent perçu comme un consommateur de ressources, peut devenir un modèle de résilience et d’efficacité .Il suffit de changer de regard : passer d’une logique de dépense à une logique d’investissement mesurable.Car en matière de transition, chaque euro bien dépensé est un euro qui soigne, préserve et prépare l’avenir. 👉S ource : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/6b64d7f3-74ec-4eff-888a-2874d79778ec/files/92ff7590-7ef9-4677-b258-46dc02c3175d

  • Santé & climat : ce que révèle le rapport Lancet Countdown 2025

    Le nouveau rapport du Lancet Countdown, publié ce 29 octobre 2025, brosse un constat sans appel : l’inaction climatique n’est plus une question future, elle tue déjà . Parmi les chiffres marquants : une hausse de 23 % des décès liés à la chaleur depuis les années 1990, soit une moyenne d’environ 546 000 décès par an entre 2012 et 2021. Le document recense également 12 indicateurs sur 20 dans le rouge, la perte de 640 milliards d’heures de travail en 2024 (impact société/économie), et des subventions aux combustibles fossiles atteignant 956 milliards de dollars en 2023 . Le message à retenir : les effets du changement climatique se traduisent au cœur des organisations de santé — patients, équipes, bâtiments, chaînes d’approvisionnement — et il existe des co-bénéfices immédiats à agir (qualité de l’air, résilience, achats bas-carbone). Trois axes que les établissements et fournisseurs de santé doivent prioriser 1. Vulnérabilité chaleur et adaptation opérationnelle Les établissements doivent intégrer la chaleur dans leur évaluation des risques (DUERP, plan blanc, qualité/gestion des risques) : coups de chaleur pour patients et personnels, annulations d’actes, absentéisme, conditions critiques des bâtiments.Ainsi, des indicateurs type « nombre de jours > 35°C où les installations critiques ont basculé », ou « % du personnel absent lié à la température intérieure » peuvent apparaître dans les tableaux de bord RSE/qualité.Au-delà, cela implique d’investir dans une ventilation sobre , des ombrages actifs, des solutions de rafraîchissement à faible émission, et de prévoir la continuité d’activité en cas de vague de chaleur. 2. Qualité de l’air intérieur : formation et matériaux La chaleur extrême amplifie la pollution intérieure (air, ozone, solvants, particules), et détériore la santé des occupants — patients comme soignants. Former les professionnels de santé (et même les citoyens en zone de soin) aux écogestes d’entretien, ventilation, choix de matériaux à faible émission de composés organiques volatils (COV) devient un levier simple et puissant.Et pour la construction/rénovation d’établissements, les architectes et professionnels du bâtiment doivent désormais maîtriser la qualité sanitaire des matériaux , notamment via les FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) et veiller à la présence de substances problématiques (PFAS, retardateurs de flammes, solvants) dans l’isolation, les mousses et les matériaux d’aménagement. Une étude suédoise a notamment identifié 15 PFAS dans 628 produits de construction testés. liu.diva-portal.org +2Rådet for Grøn Omstilling+2 . La piste est claire : choisir des matériaux évalués « sains & durables », et sensibiliser les équipes « techniques/achats » à cet enjeu. 3. Chaînes d’achats et achats bas-carbone Une des conclusions de ce rapport Lancet est que l’« action climatique » est une bouée pour la santé : réduire les émissions, améliorer l’air, limiter les effets extrêmes. Pour les fournisseurs de dispositifs, consommables médicaux, services logistiques, c’est le moment de proposer des solutions « sobres & résilientes ».Vos cahiers des charges doivent inclure : empreinte carbone, reformulation des produits, logistique optimisée, matériaux alternatifs, recyclabilité, énergie renouvelable dans la fabrication.Un point clé : la vraie performance n’est pas seulement clinique mais écologique et sociale . Les achats responsables deviennent une arme de gestion des risques et un facteur de différenciation. Pourquoi ce moment est un tournant stratégique Le Rapport Lancet montre que l’impact est déjà très tangible ; l’inaction coûte des vies et de l’argent. Les politiques publiques (France et UE) sont en train de faire évoluer les normes — attendre ne sera pas une option compétitive. Les fournisseurs et établissements qui intègrent dès maintenant ces dimensions (chaleur, air, matériaux, achats) seront les références de demain. Le concept « One Health » s’applique pleinement ici : santé humaine + environnement + infrastructures + matériaux. Réaliser une cartographie des risques chaleur (zones critiques, personnels, équipements) et lancer un plan 12 mois d’adaptation. Mettre en place une formation « Qualité de l’air intérieur & matériaux sains » destinée aux services hygiène, achats, technique. Dans les appels d’offres, demander les FDES + déclaration de substances préoccupantes (PFAS, COV etc.) pour les matériaux de construction et l’isolation. Fixer un objectif « achats bas-carbone » pour 2027 (ex : -20 % kWh/acte ou kg CO₂/acte) et lancer un suivi trimestriel. Conclusion Le soin durable n’est plus un projet accessoire : il est désormais une condition de qualité, de résilience et de responsabilité .Le rapport Lancet Countdown 2025 le rappelle : chaque minute compte, chaque geste a un effet. Pour les établissements de santé et les fournisseurs, c’est le moment d’agir avec audace et pragmatisme : anticiper, former, engager.Et comme vous l’aimez bien dire : « soigner sans nuire ».La planète vous regarde — et vos équipes aussi.

  • HAS : quand la santé durable devient un pilier stratégique du système de soins français

    Il y a encore cinq ans, parler de « développement durable » au sein d’un comité de direction hospitalier relevait souvent du militantisme. Aujourd’hui, c’est un axe stratégique.La Haute Autorité de Santé (HAS) , gardienne de la qualité et de la sécurité des soins en France, vient de le confirmer dans son plan stratégique 2025-2030 : la durabilité environnementale entre officiellement dans le cœur du modèle sanitaire français.Autrement dit, la question n’est plus « faut-il s’y mettre ? », mais « comment y aller vite et bien ? » 🩺 Une évolution de fond : du soin efficace au soin durable Depuis sa création, la HAS a centré son action sur la qualité, la pertinence et la sécurité des soins. Mais face à la crise climatique, à l’épuisement des ressources et à la dégradation des conditions environnementales, elle reconnaît désormais que la performance clinique n’a plus de sens sans efficience écologique et sociale . Le plan 2025-2030 pose clairement cette ambition : « Contribuer à un système de santé résilient, durable et inclusif, respectueux des ressources humaines et naturelles. »(Source : HAS, Stratégie 2025-2030 , publiée en avril 2025) Ce changement de paradigme s’inscrit dans un mouvement international : l’OMS, la Commission européenne et de nombreuses autorités sanitaires convergent pour relier santé publique, climat et environnement . En France, la HAS fait un pas décisif : elle inscrit l’empreinte écologique du soin dans la qualité même de la prise en charge. Trois piliers : efficience, sobriété et résilience Cette nouvelle orientation s’articule autour de trois dimensions clés : L’efficience écologique des soins Réduire les impacts environnementaux des activités médicales devient un indicateur de performance. Cela inclut : la consommation d’énergie, la gestion de l’eau, les déchets, l’usage des plastiques, mais aussi la mobilité des patients et professionnels.👉 La HAS invite les établissements à mesurer leurs impacts, à suivre leurs progrès et à valoriser les actions correctrices dans les démarches de certification. La sobriété matérielle et énergétique Le modèle du « tout jetable » et de la surconsommation d’équipements à usage unique est remis en question. La HAS soutient une logique d’ éco-conception des soins : repenser les pratiques pour limiter les actes inutiles, prolonger la durée de vie des dispositifs, privilégier la maintenance, le reconditionné, et les circuits courts. La résilience face aux aléas climatiques Les établissements de santé sont en première ligne face aux vagues de chaleur, aux inondations, aux pénuries d’eau ou de médicaments. La HAS appelle à des plans d’adaptation intégrés : continuité électrique, gestion de l’air intérieur, protection des personnels, anticipation des flux logistiques.👉 La durabilité devient ici synonyme de sécurité sanitaire à long terme. Ce que cela change pour les établissements de santé Cette orientation modifie en profondeur la gouvernance hospitalière : La RSE ne relève plus d’une démarche « annexe » mais d’une obligation de pilotage stratégique . Les objectifs environnementaux devront être documentés, mesurés et suivis comme les indicateurs qualité ou sécurité des soins. Les équipes techniques, achats, hygiène, pharmacie et logistique sont appelées à travailler ensemble sous une logique transversale One Health : la santé humaine, environnementale et organisationnelle ne font qu’un. Concrètement, la HAS propose un cadre d’action inspiré des retours du terrain : Audit des consommables et des plastiques à usage unique : identifier les postes à fort impact et engager une substitution progressive. Évaluation des émissions internes : cartographier les sources d’émission (gaz médicaux, énergie, mobilité, restauration) et définir des trajectoires de réduction alignées sur la Stratégie nationale bas-carbone. Plan d’adaptation climatique : évaluer la vulnérabilité du site (température, risques d’inondation, dépendance énergétique) et formaliser un plan de continuité d’activité durable. Cartographie de la chaîne d’approvisionnement : identifier les risques environnementaux et sociaux liés aux fournisseurs, notamment sur les produits de santé, textiles, restauration et maintenance. L’objectif : faire de chaque établissement un acteur de la santé durable , capable de soigner sans nuire. Et pour les industriels, fournisseurs et prestataires ? La transformation impulsée par la HAS rejaillit sur toute la chaîne de valeur.Les entreprises du médicament, des dispositifs médicaux, du nettoyage, de l’énergie, du numérique ou de la restauration collective devront adapter leurs offres et prouver leur engagement environnemental . Les directions achats hospitalières, soutenues par les centrales d’achat publiques et privées, demanderont désormais : des produits à faible empreinte carbone, des emballages réduits ou recyclés, des garanties de traçabilité environnementale et sociale, et des engagements mesurables (labels, certifications, trajectoires climat). 👉 Autrement dit : la durabilité devient un critère de sélection commerciale. Les fournisseurs qui intégreront l’éco-conception, la sobriété énergétique et la logistique responsable dans leurs propositions auront une longueur d’avance. Une opportunité pour repenser la performance Cette mutation n’est pas qu’une contrainte : c’est une formidable opportunité d’innovation et d’efficience .Un soin éco-conçu est souvent plus simple, plus pertinent et plus économique : moins d’actes redondants, moins de transport, moins de gaspillage.Les études internationales (notamment britanniques et canadiennes) montrent que les hôpitaux ayant engagé une transition écologique réduisent en moyenne de 12 à 18 % leurs coûts d’exploitation sur dix ans, tout en améliorant la satisfaction des équipes. En France, les premiers établissements labellisés THQSE (Très Haute Qualité Sanitaire, Sociale et Environnementale) démontrent déjà que la santé durable peut allier qualité, attractivité et rentabilité .La HAS ne fait que généraliser ce mouvement, en en faisant un pilier du modèle national. En intégrant la durabilité dans son plan stratégique, la HAS envoie un message clair : soigner durablement, c’est soigner mieux. La RSE n’est plus un supplément d’âme, mais une exigence de rigueur, de cohérence et d’éthique.C’est aussi une invitation à réenchanter la mission de soin : prendre soin des patients, des équipes… et de la planète qui rend tout cela possible. Le défi ? Passer de la conformité à la culture.Et là, chaque établissement, chaque soignant, chaque fournisseur a un rôle à jouer : faire en sorte que la santé durable ne soit plus un projet, mais une évidence. 📚 Sources : Haute Autorité de Santé, Stratégie 2025-2030 (avril 2025) OMS Europe, Health systems resilience and climate action (2024) Ministère de la Santé – Feuille de route nationale Santé-Environnement 2024-2028 Primum Non Nocere – THQSE® : vers la santé durable (2024)

  • One Health & antibiorésistance : l’Europe passe à l’action avec 253 millions d’euros pour le programme OHAMR

    C’est officiel : l’Union européenne a lancé le Partnership on One Health Antimicrobial Resistance (OHAMR) , doté de 253 millions d’euros sur dix ans .Un tournant majeur pour la santé mondiale — et une excellente nouvelle pour tous ceux qui, dans le soin, la recherche et la RSE, plaident depuis des années pour une approche intégrée entre santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes . 💡 Un budget historique, une coordination inédite L’initiative, co-financée par Horizon Europe (75 M€) et les États membres, a été officiellement lancée le 23 septembre 2025 ( Commission européenne – R&I ).Son objectif : ralentir la progression de l’antibiorésistance (AMR) , aujourd’hui responsable de plus de 35 000 décès chaque année dans l’Union selon l’ECDC. OHAMR réunit pour la première fois : des agences nationales de recherche, des ministères de la santé et de l’agriculture, des institutions vétérinaires et environnementales, et des consortiums hospitaliers européens. Le programme vise à créer une véritable intelligence collective européenne sur les usages des antimicrobiens, la surveillance des résistances et l’innovation thérapeutique. 🧬 Pourquoi c’est une bascule stratégique Pendant des années, One Health est resté un concept séduisant mais diffus.Avec OHAMR, il devient un programme budgété, concret, et intersectoriel .L’UE ne se contente plus de recommander : elle investit massivement pour faire travailler ensemble médecins, pharmaciens, ingénieurs, vétérinaires, microbiologistes, gestionnaires d’eau et industriels. Pour les établissements de santé, les collectivités et les entreprises, les impacts sont immédiats : Achats & pharmacie : l’éco-conception devient un critère: Les appels à projets financés intègrent déjà des exigences sur la conception des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux : réduction des rejets, cycle de vie maîtrisé, bon usage des antibiotiques. 👉 Les directions achats et RSE doivent donc ajouter ces critères dans leurs cahiers des charges dès 2026 . Eaux & effluents : surveiller pour prévenir: Les hôpitaux, stations d’épuration et délégataires de l’eau seront sollicités pour expérimenter des plans de monitoring des résidus d’antibiotiques et biocides . 👉 Un nouveau champ d’innovation pour les équipes techniques et les agences de l’eau. Surveillance intégrée : connecter les données: Le modèle One Health repose sur la fusion des données humaines, animales et environnementales . 👉 En pratique, cela implique une coopération renforcée entre laboratoires hospitaliers, vétérinaires et réseaux de microbiologie environnementale. Une opportunité à saisir pour la RSE en santé OHAMR offre un levier inédit : celui d’inscrire la RSE hospitalière dans un cadre de recherche et d’innovation européen.Lutter contre l’AMR, c’est : protéger la santé humaine et animale, réduire les rejets de substances actives, et renforcer la confiance du public dans le médicament et le soin. C’est aussi une nouvelle manière d’exprimer la raison d’être du soin : « Primum non nocere » — ne pas nuire, ni à l’humain, ni à son environnement. En résumé L’Union européenne investit 253 M€ pour faire du One Health une réalité opérationnelle.La santé environnementale sort des marges pour devenir le cœur d’une politique scientifique et sanitaire commune .La question n’est plus : “Pourquoi agir ?”, mais : “Comment y participer ?” 📚 Sources Commission européenne, Research and Innovation News , 23 septembre 2025 : New European Partnership on One Health AMR – €253 million for research and innovation Site officiel du partenariat : ohamr.eu ECDC, Antimicrobial Resistance Surveillance Report , 2024

  • 🚨🚨🚨 COP30 : l’Union européenne reconnaît que la crise climatique est aussi une crise sanitaire

    Lundi 21 octobre 2025 , lors de la réunion du Conseil de l’Union européenne (configuration Environnement) à Bruxelles, les ministres européens ont validé les conclusions préparatoires : elles constitueront la position de négociation de l’UE pour la 30ᵉ conférence des Parties à la Convention‑cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) qui se tiendra à Belém (Brésil) du 10 au 21 novembre 2025. Consilium Plus qu’un simple jalon diplomatique, cet accord prend une dimension stratégique pour le secteur de la santé — car le changement climatique, jusque-là considéré comme un enjeu principalement environnemental, est explicitement présenté comme un facteur de risque pour les soins, la qualité de vie et les systèmes de santé. Ainsi, les établissements de santé, les industriels, les acteurs RSE ne peuvent plus rester spectateurs. Ce que disent les conclusions (extraits clés) Le Conseil affirme « sa profonde préoccupation » devant l’augmentation continue des gaz à effet de serre, la multiplication des événements climatiques extrêmes, l’élévation du niveau de la mer… et considère que « le changement climatique est une menace existentielle pour l’humanité, les écosystèmes et la biodiversité ». Table Media+2Table Media+2 L’objectif de 1,5 °C est réaffirmé, et le document souligne que le temps presse : « any further delay in concerted global action will miss a brief and rapidly closing window ». L’UE se fixe des priorités concrètes pour COP30 : renforcement de l’ambition des réductions d’émissions globales ; accélération de la transition énergétique (tripler la capacité d’énergies renouvelables, doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030) ; montée en puissance de l’adaptation , notamment via des indicateurs dédiés (« adaptation indicators ») pour mesurer les progrès. Valtioneuvosto+1 Le texte mentionne également l’importance de la finance climat (« climate finance mobilisation ») pour soutenir les pays en développement. Pourquoi cela concerne directement la santé & la RSE Même si le document s’adresse globalement à l’économie et à l’environnement, trois implications importantes pour les acteurs santé émergent clairement : Adaptation = qualité & continuité des soins: La mention explicite d’« adaptation » avec des indicateurs signifie que les pays, les régions et potentiellement les établissements devront rendre compte de leur capacité à faire face aux vagues de chaleur, phénomènes extrêmes, stress hydrique ou qualité de l’air détériorée. Pour un hôpital, une clinique, un EHPAD, cela implique : continuité électrique, aléas climatiques, infrastructures résilientes — autant d’éléments qui relèvent de la gestion des risques et de la RSE. Décarbonation et achats responsables comme levier de performance: En fixant l’ambition « tripler renouvelables / doubler efficacité », l’UE place la transition énergétique au cœur de la compétitivité à venir. Dans le secteur santé, cela se traduit par : consommation d’énergie, chaines d’achat, gestion des déchets, infrastructures (hébergement, climatisation). Ceux qui prennent le virage tôt pourront anticiper les contraintes et aller vers l’innovation (bâtiments bas-carbone, énergies renouvelables sur sites, gestion intelligente). Santé des populations et pressions croissantes: Le lien entre climat & santé est de plus en plus explicite : températures extrêmes, qualité de l’air, déplacements de vecteurs, insécurité alimentaire… Toutes ces variables influent sur la demande de soins, la pression sur les systèmes et les inégalités en santé. La RSE doit donc intégrer ce prisme « éco-santé ». L’accord européen fait donc de la « santé » une dimension à considérer indirectement dans la politique climatique. À quoi vos organisations doivent se préparer maintenant Voici trois pistes d’actions concrètes pour que votre établissement ou entreprise santé prenne le bon virage : Audit énergie & résilience : identifiez les « zones critiques » (bloc opératoire, data-centre, climatisation, isolation ) et planifiez un audit rapide pour mesurer : consommation actuelle, potentiel d’énergies renouvelables (toit, parking, ombrage), continuité en cas de canicule ou de coupure. Intégrez un indicateur de suivi dans votre rapport RSE/qualité. Achats & critères de transition : réévaluez une catégorie d’achat stratégique (ex : dispositifs à usage unique, textile, restauration, SI) et introduisez des critères comme : « émissions carbone facturées », « efficacité d’usage », « durabilité ». Cet exercice vous positionne comme acteur proactif. Intégration santé-climat dans la stratégie qualité : formalisez un module « impacts climatiques sur la population & continuité des soins » dans votre plan qualité ou RSE. Exemple : “vague de chaleur → surcharge urgences → gestion fluide des accès climatisés”. Cela crée une symbiose entre RSE, adaptation et qualité. En conclusion provisoire Je le vois tous les jours : trop d’acteurs santé considèrent encore la RSE comme un « ajout », un joli supplément. Mais avec ces conclusions européennes, le cadre change : la transition climatique et la résilience sont désormais des éléments structurants de la stratégie santé. Vous avez donc une opportunité : celle d’être référent crédible pour vos patients, vos partenaires, vos financeurs. Non pas « répondre », mais « anticiper». Et c’est souvent plus rentable à long terme. Sources Conseil de l’UE – Réunion Environnement, 21 octobre 2025 – Communiqué de presse « COP30 : Council sets EU position for the climate conference in Belém ». Consilium IEU-Monitoring – « EU Council sets EU position for the COP30 climate conference in Belém ». 22 oct. 2025. Insight EU Monitoring Finland Ministry of the Environment – Press release, 20 oct. 2025. Valtioneuvosto CAN Europe – Lettre aux ministres Environnement, 10 oct. 2025. CAN Europe

  • L’Europe invente la “prescription culturelle” : vers une nouvelle ère de santé publique préventive

    Et si l’on soignait autrement ? Si l’on prescrivait moins de médicaments, et davantage de culture, de lien social et d’émotions partagées ? C’est précisément la voie que trace aujourd’hui l’Union européenne avec la publication du rapport « Culture and Health – Time to Act » , dévoilé le 10 octobre 2025.Un texte majeur, coordonné par le programme Interreg Baltic Sea Region , qui valorise un modèle encore méconnu du grand public : les “Arts on Prescription” , ou l’art sur ordonnance . Quand la santé s’invite dans les ateliers Dans plusieurs pays de la mer Baltique — Suède, Finlande, Danemark, Allemagne du Nord — des médecins prescrivent désormais des activités artistiques structurées à leurs patients souffrant d’anxiété, de dépression, de fatigue ou de solitude. Concrètement, le praticien oriente la personne vers un atelier artistique collectif (chant, théâtre, danse, peinture, écriture) encadré par des artistes formés à la médiation.L’objectif : stimuler la confiance, la créativité et les interactions sociales, plutôt que de s’enfermer dans une logique exclusivement pharmacologique. Et les résultats sont là : Amélioration du bien-être mental et du sommeil, Réduction du stress et de la consommation de psychotropes, Diminution de l’isolement social, Hausse du sentiment d’utilité et d’appartenance. Ces impacts positifs, déjà observés dans plus de 300 programmes pilotes, font de ce modèle un outil concret de santé publique préventive . De la Baltique à Bruxelles : l’art entre dans la stratégie santé de l’Europe L’Union européenne ne s’y trompe pas : elle appelle désormais les États membres à intégrer la culture dans leurs politiques de santé et à financer des dispositifs pérennes de prescription sociale et culturelle .Trois leviers d’action sont proposés dans le rapport : Institutionnaliser les prescriptions culturelles dans les systèmes de santé nationaux, Former les professionnels de santé à la coopération avec les acteurs culturels, Évaluer scientifiquement les bénéfices sur la santé mentale, la cohésion sociale et l’économie de la santé. Pour la Commission, il s’agit d’un enjeu global : transformer la prévention en un investissement social rentable .Les données issues de l’OMS Europe sont d’ailleurs explicites : Chaque euro investi dans la culture génère jusqu’à trois euros d’économies en coûts de santé évités sur le long terme. Autrement dit : l’art et la culture ne sont plus un “plus” mais un actif stratégique de santé durable. Vers une médecine du lien et du sens Cette évolution s’inscrit dans un mouvement plus large, déjà amorcé en France avec la politique Culture et Santé des ARS et DRAC, ou encore la prescription sociale expérimentée en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suisse. Partout, les mêmes constats : La santé mentale devient un défi collectif, Le lien social agit comme un médicament, Les solutions passent autant par la culture que par la chimie. C’est là qu’intervient la notion de santé globale (One Health / Planetary Health) : replacer l’humain au centre, relier santé physique, psychique, sociale et environnementale, et favoriser les comportements durables. L’art, dans cette perspective, devient un outil d’équilibre collectif — une ressource de sens et d’énergie, au service du bien commun. 💡 Une opportunité RSE majeure Pour les établissements de santé, les collectivités et les entreprises engagées dans la RSE, cette approche ouvre un champ immense : Développer des partenariats culture-santé locaux, Soutenir la santé mentale des équipes par des projets artistiques collectifs, Créer des espaces de respiration et de créativité au travail, Favoriser la prévention active par le plaisir, la beauté, et le lien humain. C’est aussi une occasion de réinventer la prévention : sortir du discours anxiogène pour replacer la santé dans une dynamique de joie, d’inspiration et d’intelligence collective. 🕊️ Conclusion : l’Europe du soin passe par l’émotion Avec “Culture and Health – Time to Act” , l’Union européenne envoie un message clair : la santé de demain ne se construira pas uniquement dans les laboratoires, mais aussi dans les ateliers, les musées et les théâtres. L’art sur ordonnance n’est plus une utopie nordique : c’est une nouvelle manière de soigner nos sociétés — par la beauté, l’émotion et la rencontre.Et si la vraie prévention commençait… par une dose quotidienne de culture ? 📚 Sources : Rapport Interreg Baltic Sea Region – Culture and Health: Time to Act (2025) OMS Europe, Arts and Health Evidence Base (2024) Commission européenne – Culture for Health Platform (2025)

  • « L’eau : un risque financier systémique – ce que révèle le rapport de l’OCDE et ce que nous pouvons faire »

    L’eau est au cœur de la vie, de l’économie et des écosystèmes. Pourtant, ses pressions — rareté, pollution, inondations, dégradation des écosystèmes — se renforcent partout dans le monde. Le nouveau rapport Embedding Water-Related Risks in Financial Stability Frameworks de l’OCDE montre que ces enjeux ne sont pas seulement environnementaux, mais aussi financiers et systémiques. https://www.oecd.org/en/publications/embedding-water-related-risks-in-financial-stability-frameworks_ee1757f9-en/full-report/aligning-financial-supervision-with-enabling-policies-to-manage-water-related-risk_7ccac387.html Ce rapport invite les superviseurs financiers, les banques centrales, les décideurs politiques et les acteurs économiques à intégrer les risques liés à l’eau dans leurs cadres de surveillance, pour anticiper des chocs qui pourraient fragiliser les systèmes financiers. 1. Le constat : pourquoi l’eau est un risque systémique a) Pressions et dérèglements déjà visibles La « frontière planétaire » de l’eau douce a déjà été franchie : les usages, la pollution, les prélèvements excèdent fréquemment ce que les milieux peuvent supporter. Ces pressions se traduisent par des événements extrêmes (sécheresses, inondations), une pollution accrue, une dégradation des écosystèmes aquatiques (zones humides, rivières, nappes, etc.). Ces phénomènes se répercutent dans l’économie réelle : perturbation des chaînes d’approvisionnement (agriculture, industries fortement dépendantes de l’eau), stress sur les infrastructures, risques de crédit ou de défaut pour les acteurs exposés. b) Transmission aux sphères financières Le rapport met en lumière plusieurs canaux par lesquels les risques liés à l’eau deviennent des risques financiers : Risques de crédit / défaut : si des entreprises ou des régions subissent des chocs hydriques (sécheresse, inondation), leurs capacités de remboursement peuvent être fragilisées. Risques de marché / valorisation d’actifs : les actifs (terrains, infrastructures, entreprises) peuvent subir une forte dépréciation si leur viabilité est remise en cause par des contraintes hydriques. Risque opérationnel / perturbation des chaînes : coupures d’eau, contraintes de qualité, réglementations plus strictes peuvent entraîner des coûts inattendus. Risque systémique / effets domino : la réaction d’une institution à un choc peut se propager à d’autres (feedbacks) et fragiliser l’ensemble du système financier. Ce point est central : pour l’OCDE, le défi est d’aligner la surveillance financière (qui vise à garantir la stabilité) avec les politiques de gestion de l’eau (qui relèvent souvent d’autres ministères). 2. Les solutions proposées au niveau politique / institutionnel Le rapport propose un large éventail de leviers pour intégrer les risques liés à l’eau dans les cadres financiers, tout en assurant la cohérence entre politiques financières et politiques de l’eau. a) Pour les banques centrales et autorités de supervision financière Intégrer l’eau dans les cadres de supervision bancaire : Inclusion dans l’identification des risques, tests de stress (scenario analysis), évaluation de la suffisance des fonds propres. Monnaie / opérations de politique monétaire : ajuster les conditions de refinancement, l’acceptabilité des actifs ou des garanties selon les critères environnementaux, y compris les critères liés à l’eau. Gouvernance interne des banques centrales : dans la gestion de leur propre bilan, privilégier des placements ou investissements moins exposés aux risques hydriques. b) Gouvernance, réglementation et politiques publiques Cadres réglementaires incitatifs : imposer ou encourager la divulgation (reporting) des risques liés à l’eau (par les entreprises, secteurs dépendants) ; intégrer l’eau dans la taxonomie verte ou dans la régulation des investissements durables. Coordination intersectorielle : aligner les politiques de l’eau (gestion des bassins, régulation, droits d’eau, qualité) avec les politiques économiques, fiscales et de planification territoriale. Investissements résilients & infrastructures durables : financer la restauration des écosystèmes aquatiques, moderniser les réseaux d’eau, reconstituer les zones humides, renforcer la capacité de stockage naturel / in situ. Prix, incitations économiques et internalisation des externalités : réviser les tarifs de l’eau, subventions, redevances pour mieux refléter son rareté et sa valeur, pour encourager l’efficacité de l’usage. 3. Le coût de l’action vs le coût de l’inaction (et les ordres de grandeur) a) Le coût de l’inaction Le rapport lui-même n’offre pas toujours des estimations précises pour tous les contextes (cela dépend fortement des régions, secteurs, trajectoires). Mais on peut s’appuyer sur des éléments pertinents et des exemples externes : Le non-agissement face aux risques liés à l’eau peut entraîner des pertes massives dans les secteurs dépendants (agriculture, énergie, industrie). Une source mentionne qu’au niveau corporatif, les coûts liés à l’inaction aux risques hydriques peuvent atteindre ~ 301 milliards USD , contre ~ 55 milliards USD pour des actions d’atténuation. waterdiplomat.org De manière plus générale, le rapport Costs of Inaction on Key Environmental Challenges de l’OCDE (2008) souligne que les coûts de ne pas agir (santé publique, catastrophes, remédiation, pertes de productivité) peuvent être considérables, souvent largement supérieurs aux coûts d’action anticipés. Dans le cas des sécheresses, certaines études indiquent qu’un dollar investi en prévention (actions proactives) peut éviter deux dollars ou plus de coûts de crise . En résumé : l’inaction expose à des risques systémiques majeurs, dont les coûts (directs et indirects) — sur la santé, les infrastructures, les entreprises — peuvent être plusieurs fois plus élevés que l’investissement préventif. 4. Ce que chacun de nous peut faire : vers une contribution citoyenne crédible a) Réduction et efficacité de la consommation d’eau Installer des équipements économes (robinetterie à débit réduit, pommes de douche efficaces, toilettes économiques). Préférer le « bon moment » pour arroser (le matin ou le soir), et opter pour des techniques comme le goutte-à-goutte, le paillage, la récupération de pluie. Limiter les usages non essentiels (nettoyage de voiture, remplissage de piscine, etc.). Surveiller les fuites (à domicile ou dans les locaux) et les corriger rapidement. b) Adapter les choix de consommation Privilégier des produits moins consommateurs d’eau (dans l’alimentation : réduire la consommation de viande, produits très hydriques) Choisir des entreprises ou des marques qui affichent une gestion responsable de l’eau, qui publient un reporting sur les risques hydriques. Soutenir les initiatives locales de préservation des milieux aquatiques (restauration de zones humides, cours d’eau, programme de désimperméabilisation). c) Sensibilisation, plaidoyer et veille Informer autour de soi (famille, communauté, entreprise) des enjeux de l’eau et des solutions disponibles. Participer, soutenir ou initier des campagnes locales (nettoyages de rivières, végétalisation urbaine, projets de résilience hydrique). Interpeller les élus, entreprises ou bailleurs sur la prise en compte de l’eau dans les projets d’aménagement (urbanisme perméable, bassins de rétention, toitures végétalisées). Exiger ou encourager la transparence : demander aux entreprises ou collectivités le reporting « risques eau » (dans les rapports de durabilité) et encourager le renseignement des indicateurs liés à l’eau. La mesure de l'empreinte hydrique est le point de départ d'un programme individuel et collectif sur le sujet . https://oliviertoma.wixsite.com/rse4life/post/l-empreinte-hydrique-pourquoi-l-or-bleu-est-le-nouvel-indicateur-cl%C3%A9-de-votre-strat%C3%A9gie-rse

  • 🌏🤝 #Episode 5- Le Kyosei au Japon : quand le bien commun devient une culture

    Une Société où le Respect et la Beauté sont Omniprésents Au Japon, il existe un principe fondamental qui imprègne chaque aspect de la vie quotidienne : le Kyosei (共生), ou "vivre ensemble en harmonie". Ce n’est pas une simple théorie, mais une pratique quotidienne qui se manifeste dans chaque geste, chaque interaction, chaque détail de la vie en société. Le Kyosei, c’est l’art de placer le bien commun au-dessus des intérêts individuels, et cela se voit partout : dans les transports, les rues, les relations humaines, et même dans la gestion des déchets. Mais c’est aussi une culture de la beauté qui se retrouve dans chaque détail, chaque objet, chaque interaction. Le Kyosei et la beauté dans la vie quotidienne Dans les transports en commun : ponctualité, respect et esthétique Les trains japonais sont ponctuels à la seconde près . Pas de retard, pas d’excuse. Les passagers savent qu’ils peuvent compter sur ce service, et en retour, ils respectent les règles : Les sièges sont tournés dans le sens de la marche pour le confort de tous. On fait la queue sans bousculade , et on laisse les personnes âgées, enceintes ou handicapées s’asseoir en priorité. Le silence règne : pas de téléphone, pas de conversation bruyante. Chacun respecte l’espace des autres. Dans les rues : propreté, bienveillance et attention aux détails Les rues japonaises sont impeccablement propres . Pas un déchet ne traîne par terre. Pourquoi ? Chacun ramasse ses déchets , et même ceux des autres. Les ouvriers municipaux nettoient les rues chaque matin avec des outils adaptés et des tenues ventilées pour leur confort. On se salue, on se remercie chaleureusement , et on évite de déranger les autres. Les emballages cadeaux sont des chefs-d’œuvre : chaque paquet est emballé avec une attention méticuleuse, comme une œuvre d’art. Les ikebana (compositions florales) ornent les lieux publics et privés , apportant une touche de beauté et de sérénité. Même les bouches d’égout sont des œuvres d’art  : conçues avec soin, elles ajoutent une touche esthétique aux rues. Dans les relations sociales : respect, honnêteté et gentillesse Les femmes sont respectées : le harcèlement de rue est inexistant. On aide spontanément les personnes en difficulté : un sac qui tombe, une personne âgée qui a besoin d’aide, on est toujours prêt à tendre la main. On ne se fait pas arnaquer : les prix sont clairs, les transactions sont honnêtes. Les Japonais adorent la France (même s’ils n’y sont peut-être jamais allés !). Ils sont touchés quand on leur dit quelques mots en japonais , même mal prononcés. Ils sont généralement très gentils : une politesse naturelle, une écoute attentive, et une volonté de rendre service. Dans les entreprises : collaboration, consensus et esthétique Les ouvriers sont respectés : leurs tenues de travail sont conçues pour leur confort et leur sécurité, elles sont même " ventilées" !!! Les décisions sont prises en consensus : chacun a son mot à dire, et on cherche toujours le bien du groupe. Les bureaux et les espaces de travail sont soignés : chaque détail compte pour créer un environnement agréable. Le protocole de Kyoto et les fondements du Développement Durable Le Japon est un leader mondial en matière de développement durable . Le Protocole de Kyoto , signé en 1997, est un exemple emblématique de l’engagement du pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais le développement durable au Japon ne se limite pas aux accords internationaux. Il est intégré dans la vie de tous les jours : Énergie et Environnement Les énergies renouvelables sont intégrées dans les paysages urbains et ruraux : panneaux solaires, éoliennes, et même des systèmes géothermiques. Le recyclage est une seconde nature : le Japon recycle plus de 90% de ses déchets , un record mondial. Transports Durables Les trains, comme les Shinkansen (trains à grande vitesse), sont ponctuels et écologiques . Ils sont parmi les plus propres et les plus efficaces au monde. Les vélos et les transports en commun sont largement utilisés pour réduire l’empreinte carbone. Agriculture et Alimentation Les produits locaux et de saison sont privilégés, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée au transport des aliments. Le gaspillage alimentaire est minimisé : les supermarchés vendent les invendus à prix réduit en fin de journée. Des valeurs intégrées dès l’enfance Le Kyosei n’est pas un concept abstrait, mais une pratique enseignée dès la maternelle . Les enfants japonais apprennent très tôt que chaque action a un impact sur les autres et sur l’environnement. Ils apprennent à : Respecter les autres et leur espace. Prendre soin de leur environnement : ne pas jeter de déchets, garder les lieux publics propres. Collaborer et aider ceux qui en ont besoin. Apprécier la beauté dans les petits détails : un emballage soigné, une fleur arrangée avec soin, une rue propre et agréable. Cette éducation précoce explique pourquoi les adultes japonais intègrent naturellement ces valeurs dans leur vie quotidienne. Des leçons pour la France et le monde Le Kyosei nous montre que le développement durable et la bienveillance ne se décrètent pas, mais s’intègrent naturellement dans la culture et les pratiques quotidiennes. Voici quelques pistes pour s’en inspirer. Conclusion : une société harmonieuse et belle est possible Le Japon nous prouve que le bien commun , la bienveillance , le respect et la beauté ne sont pas des utopies, mais des réalités qui peuvent s’intégrer naturellement dans notre quotidien. En adoptant quelques principes du Kyosei, nous pouvons tous contribuer à une société plus harmonieuse, respectueuse, durable et esthétiquement agréable . Et si nous commencions dès aujourd’hui à intégrer ces valeurs dans notre vie de tous les jours ? Chaque petit geste compte. 7:15

  • #Episode 4- Japon : l’or bleu, une eau d’exception entre tradition et innovation

    Au pays des sources chaudes et des montagnes couvertes de forêts, l’eau est bien plus qu’une ressource : c’est un trésor national , un symbole de pureté, et un pilier de la santé publique. Le Japon, confronté à des défis uniques (typhons, urbanisation dense, vieillissement des infrastructures), a développé des technologies de traitement de l’eau parmi les plus avancées au monde , tout en préservant des traditions ancestrales. Résultat : une eau du robinet potable à 98% , des innovations exportées dans le monde entier, et des bienfaits santé reconnus. Une eau potable (presque) partout : le miracle japonais Le réseau, une prouesse technique 98% de l’eau du robinet est potable au Japon (contre 80% en moyenne dans l’OCDE), grâce à un système de traitement ultra-performant et des contrôles stricts. Normes drastiques : Le Japon applique des limites 10 fois plus strictes que l’OMS pour les polluants comme les nitrates ou les pesticides. Les tests incluent même la recherche de microplastiques et de PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées). Transparence totale : Les municipalités publient en temps réel la qualité de l’eau sur des applications. Exemple : À Tokyo , l’eau est traitée avec une combinaison d’ ozone, de charbon actif et de membranes céramiques , éliminant 99,9% des virus et bactéries. Le traitement de l’eau : high-tech et respect de la nature Des usines futuristes Le Japon mise sur des technologies hybrides : Prétraitement naturel : Bassins de phytoremédiation (plantes aquatiques comme les roseaux) pour filtrer les polluants dans les zones rurales. Forêts protectrices autour des sources (comme à Kamikawa, Hokkaido ), où les arbres agissent comme des filtres naturels. Traitement high-tech : Membranes céramiques (développées par NGK Insulators ) : 10 fois plus résistantes que les membranes plastiques, elles filtrent même les virus de 20 nanomètres . UV et ozone : Utilisés à Osaka pour éliminer les résidus de médicaments. IA et capteurs : Des systèmes comme Aquasuite (de Yokogawa ) surveillent en temps réel la qualité de l’eau et ajustent les traitements. Recyclage des eaux usées : Tokyo recycle 20% de ses eaux usées pour l’irrigation ou le nettoyage des rues, via des stations comme Koto Water Reclamation Center . Innovation phare : l’eau "super-pure" Eau ultra-filtrée : Des entreprises comme Asahi Kasei ont mis au point des filtres capables d’éliminer les microplastiques et les métaux lourds à 99,99%. Eau "fonctionnelle" : En hydrogène (antioxydant, vendue par H2 Water ). En minéraux (comme l’eau de Kusatsu Onsen , riche en soufre et calcium). 3. Les bienfaits santé : une eau qui soigne L’eau du robinet, un élixir ? Riche en minéraux : Grâce aux sols volcaniques, l’eau japonaise est naturellement chargée en magnésium, calcium et silicium , bons pour les os et la peau. pH équilibré : La plupart des eaux du robinet ont un pH entre 6,5 et 7,5 , idéal pour la digestion. Effets prouvés : Une étude de l’ Université de Kyoto montre que boire de l’eau riche en silicium (comme celle de Shiga ) réduit de 15% les risques de maladies cardiovasculaires. Les eaux thermales (onsen) sont utilisées en balnéothérapie pour soulager l’arthrite ou les douleurs musculaires. Les onsen : des bains thérapeutiques 27 000 sources chaudes au Japon, chacune avec des propriétés uniques : Kusatsu (Gunma) : Eau acide (pH 2) pour les problèmes de peau. Beppu (Oita) : Eau riche en fer pour l’anémie. Noboribetsu (Hokkaido) : Soufre pour les douleurs articulaires. Preuves scientifiques : Une étude de 2024 montre que les bains réguliers dans les onsen réduisent l’hypertension de 18% et améliorent le sommeil. Mesurer l’empreinte hydrique : le Japon montre l’exemple Au Japon, où chaque goutte compte, la mesure de l’empreinte hydrique est devenue un outil clé pour les entreprises, les produits et même les hôpitaux. Le pays a développé des programmes spécifiques , des normes adaptées et des innovations technologiques pour réduire son impact sur les ressources en eau. Pour les organisations : des outils sur mesure Water Footprint Japan : Porté par le Japan Water Forum , ce programme propose un calculateur en ligne gratuit pour évaluer l’empreinte hydrique des activités industrielles ou commerciales. Des géants comme Toyota ou Panasonic l’utilisent pour leurs rapports RSE, avec des résultats impressionnants : Toyota a réduit son empreinte de 20% depuis 2015. Norme ISO 14046 adaptée : Le Japon a simplifié cette norme internationale pour ses PME, avec des guides sectoriels (textile, électronique, agriculture). Asahi Group , par exemple, recycle 90% de ses eaux usées dans ses usines de bière. Pour les produits : l’étiquetage "Water Smart" Label "Water Footprint Product" : Lancé par la Japan Water Stewardship Initiative , il affiche l’empreinte hydrique des produits, comme le bilan carbone. Le riz de Niigata ou les jeans Edo (–40% d’eau) en sont des exemples phares. Des " applis" innovantes : En scannant un code-barres, les consommateurs découvrent la consommation d’eau "cachée" dans leur achat. Pour les hôpitaux : le programme "Eco-Hospital Water" Audit obligatoire : Les hôpitaux de plus de 200 lits doivent mesurer leur empreinte hydrique et viser –15% de consommation d’ici 2030 . Solutions innovantes : À l’ hôpital St. Luke de Tokyo , la récupération des eaux de pluie et des machines à laver ultra-efficaces ont permis une réduction de 25% en 5 ans. Le système WMS-H (Toshiba) surveille en temps réel la consommation par service et alerte en cas de gaspillage. Innovations à suivre Aqua Predict : Un projet utilisant l’ IA pour anticiper les pénuries d’eau, testé dans les hôpitaux de Fukushima. Toilettes "zéro eau" : Toto cherche à developper des modèles à compost pour les zones rurales, réduisant la consommation de 90% . Conclusion : une eau modèle, mais des défis persistants Le Japon prouve que technologie, rigueur et respect de la nature peuvent transformer l’eau en ressource durable. Pourtant, des défis subsistent : Vieillissement des infrastructures dans les zones rurales. Adaptation au changement climatique (typhons plus fréquents, séismes). Sensibilisation des consommateurs , encore trop peu informés sur l’empreinte hydrique des produits. Ce que la France pourrait en retenir : Pour les entreprises : Adopter des calculateurs d’empreinte hydrique et étiqueter les produits. Pour les hôpitaux : Installer des systèmes de monitoring comme le WMS-H et former le personnel à l’éco-gestion. Pour les collectivités : Cartographier les risques hydriques et développer des réseaux d’eau recyclée. Et si demain, chaque produit, chaque hôpital, chaque ville mesurait son empreinte hydrique comme on le fait pour le carbone ? Le Japon montre que c’est non seulement possible, mais aussi rentable et inspirant . ET VOUS ? Connaissiez-vous l’empreinte hydrique des produits que vous achetez ? Pensez-vous que la France devrait s’inspirer du modèle japonais ? Partagez votre avis en commentaire !

  • #Episode 3- Japon : quand les arts traditionnels deviennent des médicaments

    TOKYO – Et si la prochaine ordonnance de votre médecin était un cours de calligraphie ou un atelier d’ikebana ? Au Japon, les arts traditionnels ne sont plus seulement des loisirs : ils sont prescrits comme des thérapies pour soigner le stress, la dépression, voire les troubles cognitifs. Des études scientifiques récentes confirment ce que les Japonais savent depuis des siècles : la beauté peut guérir. La calligraphie, un antidépresseur naturel Dans un hôpital de Tokyo, des patients en chimiothérapie tiennent un pinceau, concentrés sur le tracé d’un kanji. Ce n’est pas un cours d’art, mais une séance de soin . Une étude publiée en 2024 dans ScienceDirect révèle que la pratique régulière du Shodō (calligraphie japonaise) réduit les troubles du sommeil de 30% chez les personnes âgées et améliore la mémoire. « Quand je me concentre sur le trait, mes pensées négatives disparaissent », témoigne Aiko, 72 ans, patiente en rémission. Pourquoi ça marche ? Les neurosciences expliquent que la calligraphie active les zones cérébrales liées à la pleine conscience , tout en stimulant la motricité fine. Résultat : une baisse du cortisol (hormone du stress) et une amélioration de l’humeur. À l’ Université Stanford , des oncologues intègrent même la pratique de la calligraphie pour leurs patients : « C’est une forme de méditation qui permet d’exprimer l’inexprimable », explique le Dr Lee. L’ikebana, l’art floral qui soigne l’anxiété Chiffre clé : –25% de marqueurs inflammatoires chez les participants à des ateliers d’ikebana, selon une étude de l’ Université de Kyoto . Cette discipline, bien plus qu’un simple arrangement de fleurs, est devenue un outil thérapeutique dans les hôpitaux japonais. « L’ikebana nous apprend à voir la beauté dans l’éphémère, ce qui aide à accepter la maladie », confie Mayuka Yamazaki, maître d’ikebana et consultante en management Zen pour les entreprises. Où ? À l’ hôpital universitaire de Kyoto , des ateliers sont proposés aux patients en oncologie. « Après une séance, ils dorment mieux et parlent plus facilement de leur peur », observe une infirmière. Le kintsugi, ou l’art de réparer son âme Une tasse brisée, réparée à l’or. Le kintsugi , art ancestral de réparation de céramique, est aujourd’hui utilisé en thérapie post-traumatique . « Réparer un objet cassé, c’est comme panser ses propres blessures », explique le psychologue Toshiro Osumi, qui anime des ateliers pour des victimes de burn-out ou de deuil. Une étude de 2023 montre que cette pratique augmente l’estime de soi et réduit les symptômes dépressifs, en s’appuyant sur le principe de wabi-sabi (l’acceptation de l’imperfection). Les arts martiaux, une gym pour le mental Donnée surprenante : Les pratiquants de karaté ou d’ aïkido ont 40% moins de symptômes dépressifs que la moyenne, selon une méta-analyse de 2024 . Ces disciplines, bien au-delà du sport, sont des écoles de résilience . « Les arts martiaux japonais enseignent à canaliser sa colère et à trouver son équilibre intérieur », souligne Hiroyuki Tanaka, maître de kendo et chercheur en psychologie à l’ Université de Osaka . Où ? Dans les écoles de Tokyo, des programmes d’ aïkido sont proposés aux adolescents pour lutter contre le harcèlement et l’anxiété. « Après trois mois, on observe une baisse significative des comportements agressifs », note une étude récente . L’art-thérapie made in Japan : quand l’hôpital devient un musée Innovation : Au National Center for Global Health and Medicine de Tokyo, les couloirs ressemblent à des galeries d’art. Peinture, musique, théâtre… Les patients sont encouragés à créer pour mieux guérir. « L’art active des zones du cerveau que les médicaments ne peuvent pas atteindre », explique le Dr Sato, pionnier de l’art-thérapie au Japon. Exemple : Dans un service de soins palliatifs, un programme de Clinical Art aide les soignants à gérer leur stress. Résultat : moins d’épuisement professionnel et une meilleure empathie envers les patients. l’art, une ordonnance pour demain ? Au Japon, la frontière entre culture et médecine s’estompe. Les arts traditionnels, validés par la science, offrent une réponse douce, efficace et accessible aux maux modernes. Alors, prêt à troquer votre boîte de médicaments contre un pinceau ou un bouquet de fleurs ?

  • #Episode 2- Santé environnementale au Japon : innovations, prévention et médecine non médicamenteuse, un modèle pour la France ?

    Le Japon, confronté à des défis environnementaux majeurs, est devenu un laboratoire mondial pour la santé environnementale . Entre biomonitoring , prévention des perturbateurs endocriniens et développement de médecines non médicamenteuses , le pays innove pour protéger la santé des citoyens et des écosystèmes. Voici un tour d’horizon des avancées récentes, avec un focus sur les solutions qui pourraient inspirer la France. Biomonitoring et prévention des polluants : des centres d’excellence Le NIHS de Tokyo, sentinelle des perturbateurs endocriniens Le National Institute of Health Sciences (NIHS) est le fer de lance japonais dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens. Il publie régulièrement des guides pratiques pour les chercheurs, les médecins et le grand public, et collabore avec la Japan Society of Endocrine Disruptor Research pour organiser des symposiums et des formations. Son objectif : réduire l’exposition aux substances chimiques (pesticides, plastifiants, PFAS) grâce à une approche scientifique et pédagogiques. Kyoto, ville pionnière en santé environnementale La préfecture de Kyoto a mis en place un centre dédié qui propose des consultations spécialisées, des ateliers d’éducation et des recherches appliquées sur les liens entre pollution et santé. Une approche intégrée qui fait école. Médecines non médicamenteuses : le Japon innove La « forêt-thérapie » (Shinrin-yoku) validée par la science Le Shinrin-yoku (bain de forêt) est désormais reconnu pour ses bienfaits sur le stress, l’immunité et la santé cardiovasculaire. Des études récentes montrent que : Une balade en forêt réduit le taux de cortisol (hormone du stress) de 12% en moyenne. L’exposition aux phytoncides (molécules émises par les arbres) renforce l’activité des cellules NK , essentielles pour l’immunité. Ces résultats ont conduit à l’intégration de la forêt-thérapie dans les programmes de prévention santé de plusieurs préfectures. Thermalisme : les onsen, une thérapie naturelle Les onsen (sources chaudes) japonais sont étudiés pour leurs effets thérapeutiques : Une étude de 2024-2025 montre que les bains thermaux réguliers réduisent l’hypertension de 15% chez les personnes âgées, grâce à une meilleure circulation sanguine et une réduction du stresssciencedaily.com +1. Les minéraux des onsen agissent aussi sur le microbiote intestinal et cutané , ouvrant des pistes pour la prévention des maladies chroniques. Alimentation traditionnelle : un bouclier contre la pollution Le régime japonais, riche en aliments fermentés (miso, natto) et en antioxydants (thé vert, algues), est associé à une longue espérance de vie et à une moindre prévalence de maladies chroniques. Des recherches récentes confirment que : Le miso et le natto renforcent la barrière intestinale et réduisent l’inflammation, protégeant ainsi contre les effets des polluants. Le thé vert , grâce à ses polyphénols, limite l’oxydation cellulaire liée à la pollution. Conclusion : et si la France s’inspirait du Japon ? Le Japon prouve que la santé environnementale passe par l’innovation, la prévention et des solutions naturelles . Forêt-thérapie, thermalisme, alimentation protectrice : autant de pistes pour enrichir les politiques de santé publique en France.

  • #Episode 1: Santé environnementale au Japon : innovations, recherche et solutions récentes

    Le Japon, confronté à des défis environnementaux majeurs (pollution industrielle, catastrophes naturelles, vieillissement démographique), se positionne comme un leader mondial en matière de santé environnementale . Grâce à des innovations technologiques, des recherches de pointe et des politiques publiques ambitieuses, le pays développe des solutions concrètes pour mesurer, prévenir et réduire l’impact des polluants sur la santé humaine et les écosystèmes. Voici un tour d’horizon des avancées récentes, basé sur des sources officielles et des études scientifiques. Biomonitoring humain : mesurer l’invisible Les PFAS, un enjeu de santé publique Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) , polluants persistants liés à des risques d’immunotoxicité et de cancers, font l’objet d’une surveillance accrue au Japon. Une étude récente, publiée en 2024 dans Environmental Health and Preventive Medicine , a analysé des échantillons sanguins de résidents d’Okinawa, l’une des zones les plus exposées du pays. Les résultats montrent des niveaux élevés de PFAS, justifiant des mesures de protection renforcées pour les populations locales. Cohortes et biomarqueurs Le Japon participe activement à des programmes de biomonitoring à grande échelle, comme le Japan Environment and Children’s Study (J-ECOH) , qui suit 100 000 enfants pour évaluer l’impact des polluants sur leur développement. Ces données permettent d’identifier des biomarqueurs précoces et d’adapter les politiques de santé publique. Recherche et innovation : anticiper les risques Climat et santé : une approche intégrée Le Ministère de l’Environnement japonais (MOEJ) publie tous les cinq ans un rapport d’évaluation des impacts du changement climatique sur la santé. Les recherches récentes soulignent l’importance de la résilience sanitaire , notamment face aux vagues de chaleur et à la pollution de l’air. Des innovations comme des vêtements rafraîchissants pour travailleurs ou des plans locaux de lutte contre les îlots de chaleur sont déjà déployées. Solutions concrètes : vers une société durable Politiques publiques et objectifs Le Si xième Plan de base pour l’environnement du Japon mise sur l’ innovation technologique , la décarbonation et la préservation du capital naturel . Parmi les mesures phares : Réduction des émissions de gaz à effet de serre et transition vers les énergies renouvelables. Développement de villes intelligentes (smart cities) intégrant la qualité de l’air et la biodiversité. Renforcement des centres de santé environnementale pour informer et protéger les citoyens Exemples inspirants Urayasu City (Okinawa) : Zone pilote pour la surveillance des PFAS et la protection des populations exposées Kyoto et Osaka : Recherches avancées sur les liens entre pollution et maladies chroniques, en collaboration avec les universités locales. Perspectives et défis Malgré ces avancées, le Japon doit encore renforcer ses efforts en matière de recyclage des plastiques et de réduction de la dépendance aux énergies fossiles , comme le souligne un récent rapport de l’OCDE . Cependant, son approche intégrée – alliant recherche, innovation et politiques publiques – en fait un modèle pour les pays confrontés à des enjeux similaires.

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