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L'empreinte hydrique : pourquoi l'or bleu est le nouvel indicateur clé de votre stratégie RSE

  • oliviertoma
  • 18 juin
  • 4 min de lecture


Introduction – L’eau, ce trésor qu’on dilapide sans compter

On pense souvent que l’eau coule de source. Qu’elle est inépuisable, car omniprésente. Et pourtant, au XXIe siècle, l’eau douce est devenue un facteur de tensions géopolitiques, de précarité sanitaire, et de déséquilibre écologique majeur.

Si le CO₂ est le thermomètre de la planète, l’eau en est le sang. Sans elle, aucune cellule ne vit, aucune culture ne pousse, aucun soin n’est possible.

Dans ce contexte, l’empreinte hydrique s’impose comme l’outil-clé des prochaines années pour mesurer, comprendre et réduire notre consommation réelle d’eau – visible ou cachée. Un indicateur aussi fondamental que le bilan carbone, mais encore trop méconnu.


Une crise mondiale aux portes de chez nous

🌍 Une urgence mondiale

  • 2,2 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à une eau potable salubre (Source : OMS/UNICEF, 2023).

  • L’eau est à l’origine de conflits de plus en plus fréquents : le Nil, le Tigre et l’Euphrate, l’Indus sont devenus des points chauds géopolitiques.

  • Chaque année, plus de 500 000 décès sont causés par des maladies liées à une eau insalubre, telles que le choléra ou la typhoïde (Source : WHO Global Health Observatory).


🇪🇺🇫🇷 Et en Europe ? Et en France ?

Loin d’être un problème du "Sud global", la pénurie d’eau gagne du terrain en Europe :

  • En France, plus de 200 communes ont dû être ravitaillées par camions-citernes durant l’été 2023 (Source : Franceinfo / Ministère de la Transition Écologique).

  • À Barcelone, la sécheresse a contraint la ville à importer de l’eau par bateau depuis Marseille en 2024, imposant des restrictions drastiques sur l’agriculture et les usages domestiques.

  • À Perpignan, la métropole envisage sérieusement la désalinisation de l’eau de mer comme solution structurelle d’ici 2030 pour sécuriser son approvisionnement (Source : L'Indépendant, février 2024).


💸 L’aberration économique et écologique de notre modèle actuel

  • En France, 1 litre sur 5 est perdu dans les réseaux de distribution, soit plus de 1 milliard de m³ par an, l’équivalent de 400 000 piscines olympiques. Coût estimé : plus d’1,3 milliard d’euros/an (Source : Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement, 2023).

  • L’eau en bouteille coûte entre 100 et 300 fois plus cher que l’eau du robinet, tout en générant des tonnes de plastique et d’émissions liées au transport.


Partie 2 – L’empreinte hydrique® : mesurer pour agir

🔍 On ne pilote que ce que l’on mesure

Réduire de 30 % nos consommations d’eau d’ici 2030 est un objectif réaliste si – et seulement si – nous savons d’où l’on part. C’est tout l’enjeu de l’outil "empreinte hydrique", conçu pour aider les organisations à visualiser, mesurer et piloter leur consommation réelle d’eau.

💡 Présentation de l’outil "empreinte hydrique"

Un outil numérique innovant développé pour intégrer toutes les dimensions de l’eau dans la stratégie RSE :

Scopes 1 à 3 : les consommations directes

  • Eau utilisée sur site : nettoyage, process, stérilisation, sanitaires, blanchisserie, etc.

  • Eau utilisée pour les prestations externalisées (par exemple, la blanchisserie sous-traitée dans un hôpital ou EHPAD).

Scope 4 : l’eau invisible, mais colossale

La grande oubliée des bilans : l’eau virtuelle, ou empreinte indirecte :

  • Il faut 2 700 litres d’eau pour produire une blouse à usage unique.

  • La fabrication de médicaments utilise des quantités massives d’eau pour la synthèse chimique et le refroidissement.

  • Un instrument chirurgical en acier inoxydable mobilise des centaines de litres tout au long de sa chaîne de production.

  • Une seringue plastique nécessite de l’eau à chaque étape : extraction du pétrole, raffinage, moulage.

Scopes 5 et 6 : la qualité de l’eau, un enjeu vital

  • Scope 5 : rejets d’eaux usées (chargées en détergents, désinfectants, matières organiques…).

  • Scope 6 : effluents médicamenteux (résidus de médicaments rejetés dans les eaux usées, très peu traités par les stations d’épuration classiques). Une menace directe pour les écosystèmes aquatiques.

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🏥 Cas d’usage dans le secteur de la santé

  • L’Hôpital Privé Nord Parisien (INPS) s’est engagé à réduire de 20 % son empreinte hydrique d’ici 2030.

  • l'Hôpital de Fréjus et Cannes sont en periode de collecte des données pour etablir leur empreinte hydrique

  • Le groupe LVMH, très exposé à la question de l’eau dans ses chaînes d’approvisionnement textiles, cosmétiques et agricoles, a fait de l’empreinte hydrique un indicateur de pilotage stratégique.

L’empreinte hydrique devient un critère de performance RSE, au même titre que le carbone ou la biodiversité.

Conclusion – L’eau, notre avenir en commun

Réduire nos émissions de CO₂ est un marathon de 50 ans. Assurer l’accès durable à l’eau potable est un sprint vital à gagner dès maintenant. Sans eau, il n’y a ni soins, ni alimentation, ni climat stable. Ni vie.

Mesurer son empreinte hydrique n’est plus un "plus" : c’est un impératif vital.


Appel à l’action

  • Les agences de l’eau et les pouvoirs publics doivent soutenir le déploiement massif d’outils comme "l’empreinte hydrique", notamment dans les secteurs sensibles comme la santé, l’agriculture et l’industrie.

  • Les organisations doivent intégrer dès maintenant cet indicateur dans leur stratégie RSE, au même titre que le carbone.

💧 L’or bleu n’est pas un luxe. C’est notre bien commun. Le protéger, c’est préserver l’humanité.

 
 
 

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