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Manifeste pour une république en bonne santé Plaçons la santé au cœur de toutes nos décisions

  • oliviertoma
  • 23 juil.
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juil.

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Le constat : notre société à bout de souffle

La politique est malade. Malade du court-termisme, des divisions stériles, des postures idéologiques qui empêchent toute action cohérente. Les citoyens se détournent, lassés des promesses sans lendemain et d'un sentiment d'impuissance collective. Crise climatique, fractures sociales, anxiété économique... les symptômes sont partout, mais nous nous obstinons à les traiter séparément, avec des remèdes inefficaces, sans jamais nous attaquer à la racine du mal.

Pendant ce temps, un sujet universel nous unit tous, sans distinction d'âge, d'origine, de revenu ou d'opinion : la Santé. Nous voulons tous être en bonne santé, voir nos enfants grandir en bonne santé, vivre dans un environnement sain et vieillir dignement. Pourtant, la santé reste le grand impensé de la politique, reléguée au rang de "dépense" à maîtriser, de "système de soins" à réformer, enfermée dans des silos administratifs.

L'erreur des écologistes politiques fut de s'approprier un sujet universel, l'environnement, pour en faire une chapelle. Le résultat est un échec : une société fracturée entre les "pour" et les "contre", où chaque avancée est un combat. Ne répétons pas cette erreur. La santé n'appartient à aucun camp. Elle est le bien commun par excellence.


Notre vision : l'Horizon 2050 et le rétroplanning du bien-être

Notre projet est une révolution douce mais radicale : faire de la Santé le fil rouge de toutes les politiques publiques. Il ne s'agit plus de "réparer" les corps et les esprits, mais de construire une société qui préserve et améliore la santé de tous, à chaque étape de la vie.

Pour cela, nous proposons une méthode inédite : fixer un cap clair, l'Horizon 2050, et définir par rétroplanning toutes les étapes nécessaires pour l'atteindre. Quelle société voulons-nous dans 30 ans ? Une société où l'espérance de vie en bonne santé a bondi, où les maladies chroniques liées à nos modes de vie ont drastiquement reculé, où le bien-être mental est une priorité nationale et où notre environnement nous soigne au lieu de nous empoisonner.

En adoptant ce prisme, chaque décision, de la plus locale à la plus nationale, sera évaluée à l'aune de son impact sur la santé globale : santé humaine, santé animale, santé des écosystèmes. C'est une nouvelle boussole pour l'action publique.

 

La Santé au cœur : des exemples concrets pour tout changer

Appliquer le "prisme Santé" transforme radicalement notre approche des grands enjeux de la nation.


1. Pour une agriculture de la vie

  • Le paradigme actuel : Une politique agricole obsédée par le rendement, les subventions à l'hectare et la compétitivité-prix, qui épuise les sols, fragilise les agriculteurs et impacte la santé des consommateurs.

  • Notre vision Santé : Une politique qui considère quatre santés indissociables :

    1. La santé de l'agriculteur : Exposition aux pesticides, stress, endettement...

    2. La santé du consommateur : Qualité nutritionnelle, résidus de pesticides...

    3. La santé de l'animal : Bien-être animal, réduction des antibiotiques...

    4. La santé de l'écosystème : Qualité de l'eau, biodiversité des sols...

 

  • Chiffre choc : En Europe, le coût social de l'exposition aux seuls perturbateurs endocriniens est estimé à plus de 150 milliards d'euros par an ( 4 pour la France) , notamment via leurs impacts sur la fertilité et certaines maladies. Une politique agricole axée sur la santé serait un investissement massif dans notre avenir.

 

2. Pour une éducation au bien-être

  • Le paradigme actuel : Une école focalisée sur l'accumulation de savoirs académiques, qui génère du stress, de l'anxiété de performance et néglige la santé physique et mentale des élèves et des enseignants.

  • Notre vision Santé : Faire de l'école le premier lieu d'apprentissage de la santé. Cela passe par le développement des compétences psychosociales (gestion des émotions, empathie), la généralisation d'une activité physique quotidienne, une éducation à la nutrition qui passe par des cantines de qualité et la création d'espaces de parole pour la santé mentale.

  • Chiffre choc : Près d'un jeune sur deux (47,9 %) en France déclare présenter des symptômes anxieux ou dépressifs. L'école ne peut plus ignorer cette réalité ; elle doit devenir une partie de la solution.

 

3. Pour un urbanisme qui soigne

  • Le paradigme actuel : Penser la ville en termes de flux, de densité et de fonctionnalité, créant des "îlots de chaleur", des zones polluées et des espaces qui favorisent la sédentarité et l'isolement.

  • Notre vision Santé : Concevoir des villes et villages "pro-santé". Cela signifie : plus d'espaces verts (parcs, forêts urbaines), des pistes cyclables sécurisées, des mesures radicales contre la pollution de l'air et sonore, et des lieux favorisant le lien social intergénérationnel. C’est la même dynamique pour l’habitat, il faut mettre la qualité sanitaire des matériaux , la qualité de l’air intérieur, l’ergonomie, la réduction des nuisances sonores au cœur des conceptions.

  • Chiffre choc : La pollution de l'air est responsable de 40 000 décès prématurés chaque année en France. Investir dans un urbanisme sain, c'est sauver des dizaines de milliers de vies.

 

4. Pour une économie de la prévention

  • Le paradigme actuel : Un monde du travail où la pression, le présentéisme et le management toxique sont la norme. On "répare" les salariés en burn-out au lieu de prévenir leur épuisement.

  • Notre vision Santé : Inscrire la santé au travail au cœur de la performance de l'entreprise. Encourager les entreprises qui investissent dans la prévention (flexibilité, droit à la déconnexion, formation des managers, prévention des risques psychosociaux) , gestion écologique des espaces de travail, via des incitations fiscales et sociales.

  • Chiffre choc : Le coût du mal-être au travail en France est estimé à plus de 13 000 euros par an et par salarié en raison de l'absentéisme, du turnover et de la perte de productivité. La santé des salariés n'est pas un coût, c'est le premier capital de l'entreprise.

 

5. Oser le courage de la nuance sur les sujets qui fâchent

Pour une politique migratoire lucide et humaine, au service de la santé de tous

Le débat sur l’immigration est trop souvent réduit à une opposition stérile entre l’ouverture naïve et le repli identitaire. Ce clivage empêche toute construction collective. Il est temps de sortir de l’idéologie pour entrer dans la réalité.

La France vieillit, sa natalité baisse, et les projections de l’Institut Montaigne pour 2040 sont claires : sans renouvellement des forces vives, notre système de retraites, notre économie, nos services publics ne seront plus soutenables. Qu’on le veuille ou non, une politique migratoire maîtrisée, assumée et structurée n’est pas un choix idéologique, mais une nécessité démographique.

Mais cette nécessité impose de bâtir une politique migratoire sérieuse, claire, ferme et juste. Une politique où la santé est une boussole, car on ne peut intégrer sans prendre soin.


Notre vision Santé :

  • Accueillir dignement, c’est d’abord évaluer l’état de santé physique et mentale des personnes migrantes, souvent marquées par des parcours d’exil violents et traumatiques.

  • Prévenir les crises sanitaires, c’est investir dès l’arrivée dans un accompagnement médical, psychologique, social, dans le respect des personnes et de la santé publique.

  • Favoriser une intégration réussie, c’est poser des règles claires et intransgressibles, autour de deux piliers essentiels :

    • La maîtrise de la langue française, car parler la langue est une condition d’autonomie, de respect mutuel et d’accès aux droits.

    • Le respect absolu des lois républicaines, sans accommodement ni relativisme. Une société juste est une société qui fait respecter ses règles, pour tous et par tous.

Il ne s’agit pas d’opposer, ni de rejeter, mais de construire une politique d’intégration fondée sur la responsabilité partagée : celle de la République d’accompagner, et celle des nouveaux arrivants d’adhérer à un socle commun.

Chiffre clé : En investissant dans l’intégration des migrants — santé, éducation, emploi, logement — on diminue les tensions sociales, les coûts de non-retours, et on renforce la cohésion nationale. L’intégration réussie est un levier économique, social, et sanitaire.

Enfin, agir pour une justice plus efficace, plus rapide, plus équitable, c’est aussi agir pour la santé de la société tout entière. Un pays dont les institutions protègent les plus vulnérables, sanctionnent fermement les abus, et font respecter les règles est un pays en meilleure santé psychique collective.

 

5. Pour un sport de santé, dès le plus jeune âge

Le paradigme actuel : Le sport est souvent cantonné à l’optionnel. Il arrive trop tard dans les parcours, reste inégalement accessible, et néglige sa dimension éducative et préventive.

Notre vision Santé : Faire du sport un droit fondamental et un levier de santé publique à toutes les étapes de la vie.À l’école, introduire le stretching, le Tai Chi ou le Qi Gong dès le plus jeune âge pour prévenir les troubles musculosquelettiques et favoriser l’attention. Intégrer des arts martiaux comme outils de confiance en soi et de discipline intérieure.

En entreprise, promouvoir l’activité physique adaptée comme facteur de performance, de prévention du burn-out et de cohésion.Dans les territoires, soutenir les infrastructures locales accessibles à tous.

Chiffre choc : La sédentarité est responsable de plus de 50 000 décès par an en France. Lutter contre l’inactivité, c’est sauver des vies et alléger durablement les dépenses de santé.


6. Pour une médecine de la prévention et du bon sens économique

Le paradigme actuel : Un système de santé fondé sur la réparation, le volume d’actes et la logique hospitalo-centrée. Un modèle de financement qui rémunère la maladie plus que la santé. Un système où la dépense augmente mécaniquement, sous l’effet combiné du vieillissement de la population, de l’allongement de la vie, de la croissance démographique et de l’explosion des maladies chroniques.

Notre vision Santé : Loin d’être une fatalité, cette dérive économique est un signal d’alarme. Elle nous invite à changer de boussole. Le modèle actuel n’est pas viable. Il faut cesser de penser la santé comme un coût, et commencer à la penser comme un investissement de long terme.


Nous proposons une transformation systémique autour de quatre priorités :

  1. Réformer en profondeur la formation des professionnels de santé, en intégrant dès l’amont — dès l’école, dès les universités — la prévention, les déterminants sociaux et environnementaux de santé, et la logique de parcours. Soigner, ce n’est pas seulement prescrire. C’est aussi prévenir, écouter, accompagner.

 

  1. Passer d’un financement de l’activité à un financement des résultats, en valorisant les structures qui font reculer les maladies évitables, allongent l’espérance de vie en bonne santé, et renforcent l’autonomie. Aujourd’hui, plus on soigne de malades, plus le système est rémunéré… et plus le déficit se creuse. C’est un cercle vicieux. Il faut récompenser les structures et territoires qui réduisent les pathologies, pas ceux qui les accumulent.

 

 

  1. Alléger les technostructures, dont les coûts administratifs, normatifs et logiciels explosent, au détriment du terrain. Des milliards d’euros sont engloutis chaque année dans des couches de complexité qui n’améliorent ni la qualité des soins, ni la relation humaine.

 

  1. Redonner du souffle aux acteurs de terrain : soignants, professionnels du médico-social, prévention, santé publique. C’est là que la santé se construit : dans les crèches, les écoles, les maisons de santé, les centres de prévention, les cabinets infirmiers, les réseaux de ville. Redonner du sens à ces métiers, c’est redonner de la vitalité à tout notre système.


Chiffre choc : 70 % des dépenses de santé en France concernent des pathologies évitables ou chroniques. Le levier économique est là : mieux prévenir pour moins subir.

Ce n’est pas une réduction budgétaire que nous proposons, mais un changement de logique. Il est temps de sortir d’un système qui produit mécaniquement de la dette en produisant de la maladie, pour entrer dans une politique de santé publique qui produit du bien-être, de la prévention, et de la résilience.


7. Pour une écologie de la fertilité

Le paradigme actuel : L’environnement est encore traité comme une contrainte ou un secteur à part. Les liens entre pollution, perturbateurs endocriniens, plastiques, et santé reproductive restent sous-estimés.

Notre vision Santé : Considérer la préservation de la biodiversité et la réduction des polluants chimiques comme une priorité sanitaire.Protéger les femmes enceintes, les fœtus, les enfants, c’est protéger l’avenir.Réduire les médicaments inutiles, les pesticides et les plastiques à usage unique, c’est soigner les écosystèmes et restaurer la fertilité humaine.

Chiffre choc : 1 couple sur 6 est confronté à l’infertilité. La santé environnementale est un levier essentiel pour inverser cette tendance.


8. Pour une culture qui soigne et élève

Le paradigme actuel : L’art et la culture sont souvent considérés comme des luxes ou des divertissements, réservés à une élite.

Notre vision Santé : Faire de l’art et de la culture un pilier du bien-être, de la santé mentale, et de la confiance en soi.Les pratiques artistiques transforment le corps, les gestes, les émotions. Elles sont un levier d’inclusion sociale, de sensibilisation à la santé globale, et de transformation des imaginaires.Musées, théâtres, bibliothèques, ateliers créatifs doivent devenir des lieux de santé publique.

Chiffre choc : Des études menées au Royaume-Uni, au Canada et au Japon montrent que les prescriptions culturelles réduisent significativement la dépression, l’isolement et les recours médicamenteux.


9. Pour une souveraineté retrouvée par la RSE et la santé

Le paradigme actuel : Notre système de santé dépend trop des chaînes d’approvisionnement étrangères, de produits importés, de décisions court-termistes.

Notre vision Santé : Redonner à la France une souveraineté stratégique autour de la santé, en mobilisant les principes de la RSE, de l’innovation sociale, de l’achat responsable.Relocaliser des productions essentielles, former nos talents, stimuler la recherche, encourager la production de médicaments essentiels, renforcer les filières alimentaires locales, intégrer les citoyens dans les décisions de santé.La RSE est un levier puissant pour faire de la santé un pilier de souveraineté nationale, au service du bien commun.

Chiffre choc : 65 % des jeunes actifs refusent de travailler pour une organisation non engagée. La souveraineté ne se décrète pas, elle se construit dans la confiance, la résilience et l’éthique.

 

 

 

Conclusion : rendre sa noblesse à la politique

Mettre la santé au cœur de la République, ce n'est pas proposer une mesure technique de plus. C'est proposer un changement de civilisation. C'est rendre à la politique sa mission la plus noble : prendre soin de la Cité et de ses habitants.

C'est opposer au cynisme du court-terme le courage d'une vision à long terme. C'est offrir aux jeunes générations, et à nous tous, un projet positif, désirable et fédérateur, un horizon qui donne un sens à l'action collective.

Ce n'est pas une utopie. C'est un choix de responsabilité. Le choix d'une société qui décide enfin que son principal indicateur de richesse n'est pas seulement son PIB, mais la santé et le bien-être de ses citoyens. Il est temps de bâtir cette République en bonne santé. Ensemble.

 

 

 
 
 

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