Nuisances sonores : un coût social colossal et un enjeu de santé publique à intégrer dans les politiques d’achats
- oliviertoma
- 4 août
- 2 min de lecture
Le bruit chronique issu du trafic routier, ferroviaire ou aérien est bien plus qu’une simple gêne : c’est un risque sanitaire majeur, largement sous-estimé. L’Agence Européenne pour l’Environnement (EEA) compte plus de 110 millions de personnes exposées à des niveaux de bruit nocifs en Europe, entraînant 66 000 décès prématurés par an, 50 000 cas de maladies cardiovasculaires et 22 000 cas de diabète de type 2 https://www.theguardian.com/environment/2025/jun/24/noise-pollution-harms-health-of-millions-across-europe-report-finds
💶 Un coût économique et social insoutenable
En Europe, le fardeau annuel de ces nuisances est estimé à 95,6 milliards d’euros (0,6 % du PIB), sans compter leur incidence sur le bien-être et la productivité https://www.eea.europa.eu/en/newsroom/news/europeans-exposed-to-harmful-noise-pollution-levels
En France, une étude de l’ADEME et du CNB chiffre le coût social national à environ 147 milliards d’euros par an, dont dysfonctionnements cardiovasculaires, troubles du sommeil et diabète Wikipédia.
En Île‑de‑France, le seul bruit des transports pèse pour 35,8 milliards €/an : avec 4,5 millions de personnes gênées, 1,4 million affectées par des troubles du sommeil, et des coûts liés à la cognition, la santé mentale ou le diabète: https://www.bruitparif.fr/pages/En-tete/500%20Innovation%20et%20recherche/700%20Publications%20scientifiques/2022%20-%20Social%20cost%20of%20noise.pdf
Les dépenses prises en charge par l’assurance maladie liées au bruit s’élèvent à environ 200 millions € par an en Île‑de‑France — à multiplier au niveau national
🧠 Effets sanitaires : au-delà de la nuisance
Le bruit chronique déclenche une réponse de stress physiologique permanente, favorisant l’hypertension, les maladies cardiaques, le diabète, les troubles cognitifs chez les enfants et l’anxiété https://www.eea.europa.eu/en/analysis/publications/environmental-noise-in-europe-2025
Il diminue la concentration, l’apprentissage scolaire, et peut entraîner une diminution de l’activité physique, contribuant au surpoids ou à l’obésité.
💼 Civisme & responsabilité au travail
Lutter contre le bruit, c’est prendre en compte le bien-être de ses salariés, clients ou riverains :
Choisir des équipements performants en niveau sonore, intégrer ce critère dans les achats durables.
Sensibiliser dès l’école — et former dans les métiers exposés (éducation, santé, transports, hôtellerie, restauration).
📘 Pourquoi c’est un sujet de santé publique
Traiter les nuisances sonores, ce n’est pas un geste accessoire : c’est un geste de santé publique. Réduire les sources de bruit contribue à diminuer les coûts indirects, les pathologies chroniques, et à améliorer la qualité de vie collective.
🛠️ Que faire concrètement ?
Intégrer le critère décibel dans les appels d’offre.
Favoriser l’urbanisme sonore : zones de silence, aménagements acoustiques, limites de vitesse, transports doux.
Former et sensibiliser dès la formation initiale (enseignants, soignants, conducteurs, etc.).
Mettre en place des mesures annuelles.

✅ En résumé
Le bruit n’est pas seulement une nuisance : c’est une cause majeure de dépenses publiques, de pathologies évitables, de perte de productivité et de lien social. Combattre le bruit revient à :
protéger la santé,
réduire les coûts de l’assurance maladie,
améliorer les conditions de travail,
et favoriser une politique d’achats vraiment responsable.
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