One Health & antibiorésistance : l’Europe passe à l’action avec 253 millions d’euros pour le programme OHAMR
- oliviertoma
- 22 oct.
- 2 min de lecture
C’est officiel : l’Union européenne a lancé le Partnership on One Health Antimicrobial Resistance (OHAMR), doté de 253 millions d’euros sur dix ans.Un tournant majeur pour la santé mondiale — et une excellente nouvelle pour tous ceux qui, dans le soin, la recherche et la RSE, plaident depuis des années pour une approche intégrée entre santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes.
💡 Un budget historique, une coordination inédite
L’initiative, co-financée par Horizon Europe (75 M€) et les États membres, a été officiellement lancée le 23 septembre 2025 (Commission européenne – R&I).Son objectif : ralentir la progression de l’antibiorésistance (AMR), aujourd’hui responsable de plus de 35 000 décès chaque année dans l’Union selon l’ECDC.
OHAMR réunit pour la première fois :
des agences nationales de recherche,
des ministères de la santé et de l’agriculture,
des institutions vétérinaires et environnementales,
et des consortiums hospitaliers européens.
Le programme vise à créer une véritable intelligence collective européenne sur les usages des antimicrobiens, la surveillance des résistances et l’innovation thérapeutique.
🧬 Pourquoi c’est une bascule stratégique
Pendant des années, One Health est resté un concept séduisant mais diffus.Avec OHAMR, il devient un programme budgété, concret, et intersectoriel.L’UE ne se contente plus de recommander : elle investit massivement pour faire travailler ensemble médecins, pharmaciens, ingénieurs, vétérinaires, microbiologistes, gestionnaires d’eau et industriels.
Pour les établissements de santé, les collectivités et les entreprises, les impacts sont immédiats :
Achats & pharmacie : l’éco-conception devient un critère: Les appels à projets financés intègrent déjà des exigences sur la conception des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux : réduction des rejets, cycle de vie maîtrisé, bon usage des antibiotiques.
👉 Les directions achats et RSE doivent donc ajouter ces critères dans leurs cahiers des charges dès 2026.
Eaux & effluents : surveiller pour prévenir: Les hôpitaux, stations d’épuration et délégataires de l’eau seront sollicités pour expérimenter des plans de monitoring des résidus d’antibiotiques et biocides.
👉 Un nouveau champ d’innovation pour les équipes techniques et les agences de l’eau.
Surveillance intégrée : connecter les données:Le modèle One Health repose sur la fusion des données humaines, animales et environnementales.
👉 En pratique, cela implique une coopération renforcée entre laboratoires hospitaliers, vétérinaires et réseaux de microbiologie environnementale.
Une opportunité à saisir pour la RSE en santé
OHAMR offre un levier inédit : celui d’inscrire la RSE hospitalière dans un cadre de recherche et d’innovation européen.Lutter contre l’AMR, c’est :
protéger la santé humaine et animale,
réduire les rejets de substances actives,
et renforcer la confiance du public dans le médicament et le soin.
C’est aussi une nouvelle manière d’exprimer la raison d’être du soin : « Primum non nocere » — ne pas nuire, ni à l’humain, ni à son environnement.
En résumé
L’Union européenne investit 253 M€ pour faire du One Health une réalité opérationnelle.La santé environnementale sort des marges pour devenir le cœur d’une politique scientifique et sanitaire commune.La question n’est plus : “Pourquoi agir ?”, mais : “Comment y participer ?”

📚 Sources
Commission européenne, Research and Innovation News, 23 septembre 2025 : New European Partnership on One Health AMR – €253 million for research and innovation
Site officiel du partenariat : ohamr.eu
ECDC, Antimicrobial Resistance Surveillance Report, 2024



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