top of page
Rechercher

Santé et climat : investir dans la résilience rapporte quatre fois plus

  • oliviertoma
  • 28 août
  • 2 min de lecture

La crise climatique n’est plus une hypothèse : vagues de chaleur, inondations, tempêtes ou incendies mettent déjà nos systèmes de santé à rude épreuve. Hôpitaux saturés, ruptures d’approvisionnement, coupures électriques… Les infrastructures de soin, conçues pour fonctionner en régime stable, se retrouvent souvent démunies.

Or, un rapport récent du Forum économique mondial, réalisé en partenariat avec Deloitte, montre qu’investir dans la résilience climatique des soins de santé n’est pas un coût, mais un levier de performance et de durabilité. Le calcul est sans appel : chaque dollar investi génère jusqu’à quatre dollars d’économies, en réduisant les dépenses de santé et les pertes de productivité liées aux crises.https://reports.weforum.org/docs/WEF_Healthcare_in_a_Changing_Climate_2025.pdf

ree

Quand la résilience devient rentable

Concrètement, les établissements capables de maintenir leurs services lors d’une crise limitent à la fois les coûts directs (hospitalisations d’urgence, transports sanitaires, surconsommation énergétique en cas de coupure) et les coûts indirects (arrêts de travail prolongés, aggravation des pathologies chroniques, perte de revenus pour les familles).

La résilience n’est donc pas seulement un enjeu de santé publique : c’est aussi un investissement économique rationnel, qui sécurise les systèmes et préserve la continuité des soins.


L’exemple inspirant du Bangladesh

Au Bangladesh, un pays particulièrement exposé aux inondations, des cliniques communautaires surélevées ont été construites pour rester accessibles même lorsque les terres sont submergées.

Équipées de réfrigération solaire, elles garantissent la conservation des vaccins et médicaments, même en cas de coupure d’électricité prolongée. Résultat : continuité des campagnes de vaccination, accès permanent aux soins essentiels, et confiance renforcée des populations locales dans leur système de santé.

Ces projets démontrent qu’une conception adaptée aux risques climatiques, même dans des contextes de ressources limitées, sauve des vies et réduit considérablement les coûts liés aux interruptions de service.


Et en Europe ?

Nos établissements hospitaliers ne sont pas à l’abri. Les vagues de chaleur de 2022 ont révélé la fragilité des infrastructures européennes : salles non climatisées, matériels sensibles aux températures extrêmes, dépendance à des réseaux électriques vulnérables.

Imaginer des “hôpitaux résilients”, capables de fonctionner même lors de canicules ou de coupures d’énergie, devient une nécessité. Microgrids solaires, bâtiments éco-conçus, approvisionnements sécurisés et circuits courts… autant de leviers déjà à notre portée.


L’enjeu pour la France

La France doit se saisir de ces enseignements. Au-delà de l’adaptation des infrastructures, c’est toute la gouvernance hospitalière qui doit intégrer la résilience comme priorité stratégique. Les ARS, les collectivités et les ministères ont ici un rôle clé à jouer pour financer, structurer et généraliser ces solutions.

Plutôt que de voir la résilience comme un coût supplémentaire, il est temps de la considérer comme un investissement vital et rentable, garantissant la continuité des soins, la confiance des citoyens et la soutenabilité économique du système de santé.


Conclusion

L’étude du Forum économique mondial le prouve : investir dans la résilience climatique, c’est investir dans l’avenir. Chaque euro placé aujourd’hui permet d’économiser quatre euros demain.

« Préparer nos systèmes de santé aux chocs climatiques, c’est protéger à la fois nos vies, nos économies et notre cohésion sociale. »

 
 
 

Commentaires


bottom of page