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Santé : L’impasse de la maîtrise comptable et l’urgence d’un changement de paradigme

  • oliviertoma
  • 16 juil.
  • 2 min de lecture

Le Gouvernement vient d’annoncer un effort inédit de 43,8 milliards d’euros pour tenter de réduire le déficit public en 2026. Outre un tour de vis sur les dépenses de santé — notamment les affections de longue durée —, le plan s’attaque à la masse salariale de la fonction publique, aux prestations sociales, et annonce même une “année blanche” : suspension de leur revalorisation pour tenir la trajectoire.


Chaque année, le gouvernement dévoile sa « copie » pour contenir le budget de la Sécurité sociale, et notamment celui de l’Assurance maladie. Les annonces restent similaires : freiner la hausse des dépenses de santé, promettre une gestion plus stricte. Mais dans un pays où la population croît et vieillit, cet exercice finit systématiquement par un nouveau déficit abyssal — perpétuant un rituel budgétaire sans réelle résolution.


Pourquoi ce cercle (vicieux) ? Parce que la réalité sociale et médicale échappe de plus en plus à la seule logique comptable. Nous vivons plus longtemps ; les maladies chroniques, les cancers, l’obésité, le diabète ou encore les troubles psychiques se multiplient. Parallèlement, la médecine s’équipe constamment de nouveaux moyens techniques, aussi performants que coûteux : là où un mal de ventre était traité par du repos et quelques cachets, les examens s’accumulent aujourd’hui (échographies, scanners, IRM…), alourdissant mécaniquement la facture.

Entre le vieillissement de la population, l’explosion des maladies chroniques, l’augmentation des cancers et le déploiement de nouvelles technologies, croire à une réduction matérielle des dépenses est illusoire. L’exercice budgétaire mené depuis vingt-cinq ans se heurte à un mur : qualité et accès aux soins coûtent cher, et coûteront encore davantage demain.


Changer de perspective : un plan national « Santé Globale 2050 »

Attendre chaque année la litanie des économies à réaliser, c’est ignorer les causes profondes de l’explosion des dépenses. La solution ? Elle réside dans une vision ambitieuse, systémique, structurée autour d’un horizon commun : la santé pour tous, sur le long terme.


Imaginons un “Plan 2050 – Santé Globale” s’articulant autour de priorités claires :


  • Prévention généralisée des principaux risques : polluants chimiques, perturbateurs endocriniens, champs électromagnétiques, nanoparticules, sédentarité, excès médicamenteux…

  • Éducation à la santé dès le plus jeune âge, à l’école, en entreprise et tout au long de la vie.

  • Formation initiale et continue des soignants à l’éco-conception des soins, à la pertinence des prescriptions, et à la prévention active.

  • Systèmes d’incitations et de rémunération orientés vers la santé préservée, et non la maladie.

  • Reconversion de l’alimentation : favoriser une production locale, saisonnière, moins transformée, respectueuse de la santé et de l’environnement.

  • Recherche et déploiement massif des interventions non médicamenteuses (INM) : appuyer et diffuser ce qui fonctionne réellement (activité physique, sommeil, gestion du stress…) et interdire les “fausses solutions” dangereuses.

  • Valorisation de l’innovation autour du sport, de la santé mentale, de l’inclusion sociale.

  • Intégration de la santé au cœur de toutes les organisations (entreprises, collectivités, établissements publics).



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Conclusion : Placer la santé durable au centre pour transformer enfin la donne

Pour la France, comme pour tous les pays développés, il est temps d’en finir avec la croyance qu’un simple coup de frein budgétaire suffira à colmater le gouffre. Un horizon collectif articulé autour d’une « Santé Globale 2050 » garantira un meilleur état de santé sur plusieurs générations, optimisera les dépenses publiques, réduira l’impact environnemental du soin… et redonnera du sens à l’effort collectif.

 
 
 

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