top of page
Rechercher

SBTI ??? Qu’est ce que c’est ??

  • oliviertoma
  • 24 juil.
  • 4 min de lecture

Vers un secteur financier net-zéro : ce que le nouveau standard FINZ de la SBTi va changer

Le 22 juillet 2025, la Science Based Targets initiative (SBTi) a publié la première version officielle de son Standard Net-Zéro pour les Institutions Financières, également appelé FINZ Standard. Ce texte de référence marque un tournant : il précise désormais les exigences attendues de la part des institutions financières – publiques ou privées – souhaitant aligner leur stratégie avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris.


Ce cadre, bien que volontaire, pourrait rapidement devenir incontournable tant pour les établissements bancaires que pour leurs clients, y compris dans des secteurs essentiels comme la santé.

Un standard structurant, une ambition affirmée

Le FINZ Standard s’adresse à toute entité dont au moins 5 % du chiffre d’affaires provient d’activités financières : prêts, investissements, gestion d’actifs, assurance ou activités de marché. Cela inclut les banques, les assureurs, les fonds de pension – y compris publics – ou encore les sociétés de gestion d’actifs. Le texte vise à garantir que ces institutions contribuent activement à la transition vers une économie neutre en carbone d’ici 2050.


Concrètement, elles doivent désormais :

  • s’engager publiquement à atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050 ;

  • mettre en place une gouvernance dédiée au climat, pilotée au niveau le plus élevé de l’organisation ;

  • réaliser un inventaire exhaustif des émissions de gaz à effet de serre, y compris celles générées par les activités financées (Scope 3, catégorie 15) ;

  • adopter des objectifs de réduction à court terme (5 ans) et à long terme, alignés avec une trajectoire de réchauffement de 1,5 °C ;

  • publier une politique de transition pour sortir des énergies fossiles, et cela immédiatement pour le charbon et les nouveaux projets pétroliers et gaziers.


À ces exigences s’ajoutent des obligations sectorielles spécifiques : par exemple, les institutions doivent évaluer et déclarer leur exposition à la déforestation d’ici 2030, et publier un plan d’engagement auprès de leurs contreparties si cette exposition est significative.


La systématisation des bilans carbone devient la norme

L’un des apports majeurs du FINZ Standard réside dans la systématisation des mesures d’empreinte carbone pour les entités financières. Toute institution dépassant le seuil des 5 % de revenus issus d’activités financières doit produire un inventaire GES complet, incluant :


  • ses propres émissions (Scope 1 et 2) ;

  • les émissions indirectes sur l’ensemble de la chaîne de valeur (Scope 3, catégories 1 à 14) pour les structures mixtes ;

  • les émissions générées par ses financements et investissements (Scope 3, catégorie 15), qui constituent souvent la part la plus importante.


Les données doivent être rendues publiques, vérifiables, et mises à jour régulièrement. Les institutions doivent également recalculer leurs objectifs climatiques à chaque changement organisationnel majeur ou à la fin de chaque cycle de 5 ans.

Les administrations non financières (mairies, hôpitaux publics, ministères) ne sont pas directement visées par ce standard, mais elles deviennent des acteurs indirectement concernés : en tant que bénéficiaires de prêts ou de placements, elles devront prouver leur alignement avec les trajectoires net-zéro pour maintenir leur attractivité financière.


Pour le secteur de la santé, une obligation d’exemplarité

Dans le domaine de la santé, les implications sont particulièrement concrètes. Les établissements de santé, les mutuelles, les cliniques ou encore les EHPAD financés par des banques ou des assureurs devront démontrer qu’ils s’engagent sur la voie de la neutralité carbone.


Cela implique de :

  • réduire l’empreinte environnementale des bâtiments (grâce à des rénovations énergétiques, des achats responsables, une meilleure gestion des fluides) ;

  • mettre en œuvre des stratégies de santé environnementale (réduction des déchets, circuits courts, éco-conception des soins) ;

  • se positionner sur des trajectoires compatibles avec les objectifs climat pour ne pas risquer une exclusion progressive des portefeuilles financiers responsables.


En contrepartie, les projets vertueux bénéficieront d’un accès privilégié aux financements durables. Cela inclut les investissements dans la rénovation énergétique, les solutions de décarbonation des soins, ou encore l’innovation organisationnelle au service d’une santé plus sobre et résiliente.


Entre contraintes réglementaires et opportunités stratégiques

Ce nouveau standard fait clairement bouger les lignes. D’un côté, il introduit un cadre exigeant, qui contraint les institutions à une rigueur méthodologique et organisationnelle accrue. De l’autre, il ouvre la voie à une reconfiguration profonde de la finance vers des logiques de long terme, intégrant enfin les enjeux climatiques et sanitaires dans les choix d’investissement.

Thème

Contraintes

Opportunités

Émissions financées

Objectifs contraignants sur le Scope 3 cat. 15

Accès facilité aux fonds durables

Déforestation

Évaluation obligatoire d’ici 2030

Valorisation des chaînes d’approvisionnement durables

Énergies fossiles

Fin du financement de projets nouveaux

Prime aux solutions bas carbone

Secteur santé

Accès conditionné au financement - Eco conception des soins et de parcours de santé

Financement de projets THQSE


Conclusion : un levier de transformation

Avec ce standard, la SBTi envoie un message clair : le secteur financier n’est pas un simple spectateur de la transition, mais un acteur clé de l’avenir climatique et sanitaire de nos sociétés. Les établissements publics et privés, notamment dans la santé, sont désormais invités à démontrer par les faits leur engagement vers une société bas-carbone.


Ceux qui sauront s’adapter, innover, et anticiper les attentes de la finance responsable deviendront les leaders du changement. Pour les autres, le risque est double : perdre l’accès au financement… et le lien de confiance avec les générations futures.

ree

 
 
 

Commentaires


bottom of page