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Smartphones : enfin une étiquette énergie pour choisir durablement

  • oliviertoma
  • 22 juin
  • 3 min de lecture


Depuis le 20 juin 2025, les smartphones et tablettes vendus en Europe doivent désormais afficher une étiquette énergie, semblable à celle qu’on retrouve sur les lave-linges ou les réfrigérateurs. C’est une petite révolution silencieuse… mais porteuse d’un immense espoir.


L’objectif ? Mieux informer le consommateur, encourager les choix durables et réduire la consommation énergétiqueet l’empreinte écologique du numérique. Car derrière l’apparente légèreté de nos écrans, se cache un lourd coût environnemental – de la fabrication jusqu'à la fin de vie.


Un affichage lisible, neuf critères clés

Cette nouvelle étiquette comporte 9 indicateurs, décryptables en un coup d'œil :

  1. La classe énergétique (A à G) : basée sur un ratio d'efficacité énergétique – autonomie rapportée à la capacité de la batterie.

  2. Un QR code : donne accès à une base de données européenne (EPREL), où l’on retrouve toutes les caractéristiques du produit, y compris la durée de garantie ou la possibilité de changer soi-même la batterie.

  3. L’autonomie réelle de la batterie, testée selon un protocole standardisé intégrant appels, vidéos, jeux, transferts, etc.

  4. La solidité de l’appareil (résistance aux chutes), avec des tests rigoureux (jusqu’à 270 chutes pour les smartphones standards).

  5. La réparabilité, évaluée selon plusieurs critères, sans prise en compte du prix des pièces détachées (à la différence de l’ancien indice).

  6. La longévité de la batterie, c’est-à-dire le nombre de cycles avant que sa capacité ne passe sous les 80 %.

  7. L’indice IP, pour la résistance à l’eau et à la poussière.

  8. Le numéro du règlement européen de référence, garantissant un cadre normatif strict.


Plus de transparence, plus de contrôle… mais des limites

Les tests sont réalisés selon des normes européennes harmonisées (CEN, Cenelec, ETSI). Mais comme le rappelle l’association 60 Millions de consommateurs, certains résultats restent déclaratifs, et les contrôles en France reposent sur la DGCCRF. En 2023, la moitié des entreprises contrôlées en matière d’étiquetage ne respectaient pas les règles…

Espérons que les géants du smartphone joueront le jeu, sous peine de sanctions – et de perte de confiance.


Un pas vers l’écoconception obligatoire

Cette étiquette énergie n’est qu’un premier volet. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large d’écoconception numérique imposée par la Commission européenne :

  • Une durée de vie minimum de la batterie de 800 cycles.

  • Une résistance aux chutes et aux rayures standardisée.

  • Des pièces détachées disponibles pendant 7 ans, livrables sous 5 jours en moyenne.

  • Une mise à jour logicielle obligatoire pendant 5 ans, mettant fin à l’obsolescence programmée des modèles d’entrée de gamme.


Et le DAS dans tout ça ? Un oubli regrettable

L’indice DAS (Débit d’Absorption Spécifique), qui mesure la quantité d’ondes électromagnétiques absorbée par le corps lors de l’utilisation d’un smartphone, n’est pas intégré dans cette nouvelle étiquette énergie.

Et pourtant, il s’agit d’un critère de santé publique essentiel : le téléphone étant souvent utilisé à proximité immédiate du cerveau (appels, écouteurs sans fil, poche de chemise), il est important de connaître ce niveau d’exposition.

En Europe, la réglementation fixe la limite du DAS tête à 2 W/kg, mais tous les appareils n’émettent pas au même niveau, et plus le DAS est faible, mieux c’est.

Aujourd’hui, le DAS figure encore en annexe technique dans les fiches produits, ou parfois relégué au fond de la boîte. Il ne fait pas partie de l’étiquette visuelle destinée au consommateur.


➡️ Intégrer cet indice à l’étiquette énergie serait une mesure cohérente avec les politiques de santé environnementale et de prévention.En attendant, chaque citoyen devrait prendre le réflexe de vérifier le DAS avant d’acheter un appareil, et privilégier ceux dont le débit est inférieur à 1 W/kg.

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Un levier pour les consommateurs… et les entreprises responsables

Pour les citoyens comme pour les directions achats, cette étiquette est un outil de décision stratégique. Choisir un smartphone mieux classé, c’est :

  • Réduire son impact énergétique.

  • Diminuer le coût environnemental de la fabrication.

  • Allonger la durée de vie de l’appareil et retarder le renouvellement.

  • Encourager les fabricants à intégrer la réparabilité, la robustesse et la durabilité dès la conception.

Dans une époque où les smartphones sont omniprésents, cette évolution réglementaire est une invitation à devenir consomm’acteurs éclairés, au service des générations futures.

 
 
 

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